L’ÉTAT, l'inflation, l’argent, la dette, les prix… Mieux comprendre, mieux arbitrer, moins rêver.

2 Septembre 2023

L’Etat ne crée pas d’argent, il en recueille, paye ce qu’il doit ou le redistribue. Quant aux étiquettes dans les rayons, c'est une autre histoire.

---DVSM---

- DVSM, 2 septembre 2023. C’est un grand jour. Vous voilà enfin à Bercy, fraîchement nommé Ministre des Finances. De votre splendide baie vitrée, vous contemplez le spectacle. Au pied du bâtiment, coule la Seine. Sans cesse. De ce point dominant, son flux tranquille et harmonieux revêt un caractère symbolique, qui n’est pas sans rappeler les méandres de cette fonction ministérielle particulière qui consiste à piloter les ressources d’un pays. Petit miracle, il y a autant d’eau qui arrive de l’amont qu’il en part vers l’aval. L’équilibre, nous y voilà. Pour nous, spectateurs, mais pas pour vous, jeune commis de l'Etat. C'est le rêve quasi irréalisable pour les flux d’argent que l'honnête citoyen croit souvent être sous l’influence puissante et efficace de celui qui occupe ce poste prestigieux, celui qui ouvre ou ferme les vannes de tous les autres ministères (qui ne perdent pas la moindre occasion de réclamer) et bien au-delà. Installé enfin à votre bureau, l’harmonie s’arrête là. Les dossiers révèlent en effet qu'insatiable, l’aval avale tout, et en réclame encore et sans cesse davantage. L’amont, même quand il est surchargé, qui l'eut "crue", a du mal à suivre. Pour dire les choses sans méandre verbal, il n’en peut plus. A vous, le Ministre, de traduire en décisions, ce que d’aucuns, de leur statut de conseilleurs non payeurs, baptisent déjà "volonté politique", "courage". Agir, prendre des décisions, y'a qu'à...

Naturellement, prise au piège d'une inflation parfaitement internationale, la nation souffre. Et les doigts accusateurs sortent des poches. La faute aux enseignes, la faute à l'industrie, il faut agir...! D'autant plus que des rangs de ceux qui se "lèvent tôt le matin" (Entre nous, comment pourrait-on se lever tôt à midi ou le soir...? Et quelle pitoyable reconnaissance pour ceux qui travaillent tard le soir...!), donc, des rangs de ceux qui bossent, la demande enfle. (Entre nous, de ceux qui ne bossent plus, retraités par exemple, elle enfle aussi). Il faut augmenter salaires et retraites, même si cette solution est diamétralement opposée au but recherché, juguler un mouvement inflationniste que toute augmentation, même celle du coût du travail et de l'après-travail, amplifie. Pourtant, quelques mesures simples seraient sans doute d'une bonne efficacité. Comme demander à un dirigeant russe d'arrêter ses conn..., pardon, ses mouvements militaires dignes d'une autre époque envers l'Ukraine.; et accompagner cette injonction d'une demande encore plus expresse aux pays producteurs de pétrole de baisser illico leur tarifs. Y'aurait qu'à. Tant sur le cours d'un fleuve dont on espère la pureté dans un an que sur la marche de l'économie, un Ministre ne peut finalement pas grand chose. Sauf s'exprimer. 1000 articles à prix bloqués...? Moi j'aurais dit 5000, ce qui aurait fait encore plus forte volonté. La politique, c'est d'abord des mots. Pourtant...! Il y aurait bien une petite forme de soulagement, en abaissant les prélèvements. Sauf que pour alimenter cet aval, il faut un amont puissant, alors que l'on a déjà puisé plus que ce qu'il débitait. Le plateau de Langres, bien que situé dans la Côte d'or, fait ce qu'il peut. Et il y a une confusion. En fait, géologiquement, la Seine à Paris, en réalité, c'est l'Yonne. Se tromperait-on aussi de source pour ce flux complexe sous la houlette du professionnel derrière sa belle baie vitrée...? D'autant que revoilà la dette... Alors, la France dans la nasse...? Jeune Ministre, vous voudriez un conseil...? Visez celui de l'Europe (le Conseil), si toutefois le poste d'ambassadeur, bien rémunéré, n'y est pas déjà occupé... Entre une tranquillité alsacienne et une folle vie parisienne, il faut parfois savoir choisir... Yves Dupré