BICYCLETTES : réveil brutal sur un marché qui n'est pas infini et soudain "rétro-pédale"...!

30 Avril 2024

Etonnant, il se vend soudain moins de vélos...! Une tendance qui suit celle des trottinettes, soulignée par DVSM il n'y a que quelques jours.

---DVSM---

- DVSM, 30 avril 2024. Et maintenant, à son tour, la vente des vélos va à volo...! Il aura suffi de quelques communiqués d'entités professionnelles pour que la réalité surgisse. L'univers médiatique est en émoi. Car cette bicyclette que certains voyaient déjà supplanter l'automobile, l'autobus, le métro, et pourquoi pas l'Airbus, est en repli. "Palier" diagnostiquent les uns, "chute libre" tranchent des autres... Etrangement, les commentateurs de la vie quotidienne et plus que ça ne font aucun parallèle avec l'autre repli, celui de la trottinette, que ce blog DVSM avait souligné il y a peu de temps (relire ICI). Il existe pourtant très probablement des parallèles à observer, à commencer par des taux de baisse des ventes assez proches, un peu en dessous de -15% en nombre de pièces, pour 2023. Autre évolution similaire, les ventes s'établissent selon des tendances profitant à des prix moyens plus élevés. Des indices qui soulignent une probable concentration se réorientant vers des utilisateurs plus classiques. Dans l'évocation du marché des trottinettes, quelques facettes totalement applicables au domaine de la bicyclette étaient mentionnées.

Saturation... Rares sont les marchés de biens durables dont le potentiel avant saturation s'étend à la totalité des ménages ou des individus. Pour la trottinette comme pour le vélo, difficile de voir des personnes des tranches dites seniors et au-delà adopter ce mode de locomotion. Il en va de même pour la "France profonde", rurale ou résidant dans des villes moyennes, avec des distances assez importantes pour accéder aux commerces, services, et même moyens de transport en commun (trains régionaux...). Surtout quand il pleut, gèle, vente ou qu'un soleil de plomb inonde une campagne indolente. Sans parler des côtes...

Effet "mode"... Comme le font les meilleurs soufflés, des marchés sont souvent l'objet d'emballements puis retombent passée la vague d'enthousiasme initiale. Le terrain a notamment connu les vidéoclubs, les micro-boutiques, les spécialistes en téléphonie mobile, accompagnées des implantations de rayons et secteurs dans la distribution généraliste. Et comme lorsque les soufflés se dégonflent, le paysage s'éclaircit quand la demande s'émousse. Quitte à induire une sous représentation des produits, qui en réduit encore un peu plus la demande.

Consommation en berne... Les mauvaises conditions dans lesquelles s'est enfoncée la consommation ont aussi leur influence. Elle se déplore sur de nombreux territoires occidentaux. L'Hexagone n'y échappe pas. Elle n'est pas étrangère aux malheurs dont sont victimes certaines entreprises devenues au mauvais moment plus fragiles que d'autres. (L'univers de Casino, par exemple, aurait sans doute mieux rebondi dans un contexte de franche croissance et de bonne santé des tirelires familiales. Et, tel Tarzan ne s'accrochant qu'à une seule liane, repartir vers des sommets plus porteurs). Vélos et trottinettes sont des biens nécessitant des niveaux de dépenses qui incitent à une bonne réflexion de la part de nombreux clients.

Sécurité... Mais oublier une autre des faces négatives de ces deux joujoux serait oublier un point très important. Chacun sait qu'à 30.km/h, en voiture, on risque quelques frais de tôlerie. Doucement, mais sûrement, chacun réalise qu'à 30.km/h à bicyclette ou trottinette, on peut mourir, ou se retrouver infirme pour le reste de sa vie. L'insécurité associée à ces deux roues fait réfléchir. Et sans doute reculer face à des risques que le sauvetage de la planète ne peut inciter à prendre.