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Comment, il y a quatre décennies, l'explosion des stations de radios a provoqué une véritable division des populations... Choc des ondes...? L'essentielle onde de choc...!

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---DVSM---

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- DVSM, 16 avril 2024. Entre ondes de choc et choc des ondes, le vocabulaire perd ses repères. Il faut avoir un certain âge, et même déjà un âge certain (en clair, être un quinquagénaire bien avancé), pour se souvenir et surtout percevoir la dimension de ce qui fut un profond bouleversement non seulement de la radio en France, mais bien au-delà. Résumons. Avant l'élection présidentielle de 1981, sur l'ensemble du territoire, n'étaient diffusées que 3 stations d'Etat (France Inter, France Culture et France Musique, complétées d'un peu de radios régionales), et deux stations privées dites "périphériques", RTL (ex- Radio Luxembourg) et Europe-1. Dans des zones géographiquement plus limitées, étaient aussi captées pour le Sud-Est, Radio Monte-Carlo, vers les Pyrénées, Sud-Radio... Dans cette configuration, le résumé est simple. Tout le pays vivait au rythme des mêmes succès, des mêmes infos, des mêmes publicités. Les vedettes de la chanson avaient une perception nationale toutes couches socio-professionnelles confondues. Pas trop compliqué pour les professionnels du média-planning. Les horaires de diffusion constituaient une structure commode des cibles. Et quand, avec ses "Bals populaires", Michel Sardou était à la mode, c'était avec pratiquement tout le monde. Des mamies aux séniors, ce même "tout le monde" savait à peu près qui était qui, Claude François, Stone et Charden, Mireille Mathieu, ou même au-delà, John Lennon, Elvis, Ray Charles... Il ne faut surtout pas prendre cette approche à la légère. Quand, l'été, au bal du 14 juillet ou à la ville étape du Tour de France, toute une population peut ensemble danser sur un même tube, il n'y a pas plus efficace pour une union quasi sacrée. 

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Mais la suite du programme allait s'engager sur d'autres nouvelles frontières. Suite à l'élection et comme pour répondre à cette anomalie d'un univers radiophonique presque soviétiquement verrouillé, les murailles restrictives de l'ancien décor se sont rompues. Assez promptement, sont sorties de terre les fondations d'un paysage inédit. Sous une pression initiale réglementaire qui ne laissait principalement se développer que des radios associatives, autrement dit non commerciales, elles se sont laissées qualifier de "libres". Hélas, la liberté n'a jamais fait bouillir aucune marmite. La nécessité d'accéder à des moyens, pour payer le matériel et le personnel, a fait s'ouvrir les vannes de la publicité. Les radios deviennent alors "privées", mais tenant compte de la mercantile nuance de l'appellation, elles deviennent instinctivement  surtout les "Radios FM". Comme si la modulation d'amplitude n'avait pas permis la multiplicité (alors que les US en possédaient des centaines, les ondes moyennes en ayant même accueilli une variété à la fois AM et stéréophoniques). Mais alors que, dans la croissance ambiante des années 1980, ce bel ensemble se développe, l'heure de certaines fissures sonne. Parce que chaque station a désormais son style, ses musiques, et ses auditeurs. Côté publicité, tout se complique. Ce qui intéresse un fidèle des symphonies et opéras n'a pas les mêmes atomes crochus que les accros du rock, lesquels ne recoupent pas davantage les inconditionnels de la variété, soit française, soit anglo-saxonne. Le sujet devient encore un peu plus complexe quand apparaissent des canaux encore plus différents, comme seulement de l'information (France Info en 1987) ou un peu de musique mais surtout du comique (Rire et Chanson en 1989). Sans oublier les ondes confessionnelles, il faut de tout pour faire un monde, serait-il celui de l'antenne. Résultat, en bien moins qu'une décennie, l'univers radio en arriver à un monde dans lequel les moins jeunes n'écoutent pas les radios... jeunes, et inversement. Tout le monde ne danse plus sur les mêmes ritournelles. L'arrivée des téléphones mobiles, qui suit celle des baladeurs à tuners radio intégrés ne fera qu'enfoncer le clou. Ainsi se divise une société. Surtout dans un pays où, dit-on, tout fini par des chansons. Allons z'enfants...!

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