POMPIDOU : l'heure venue d'un regard porté sur une France d'une autre et bien lointaine époque...

2 Avril 2024

Les commémorations sont des occasions de regarder vers un passé dont on s'aperçoit parfois à quel point il s'est éloigné. Sans oublier des raccourcis qui font que les souvenirs peuvent devenir injustes.

---DVSM---

- DVSM, 2 avril 2024. La disparition de Georges Pompidou il y a juste un demi-siècle est largement évoquée. Fil conducteur de nombreux commentaires, souvent conçus par des intervenants qui n'étaient pas nés -ou bien jeunes- lors de cette disparition, la transition de l'Hexagone dans le modernisme apparaît comme un trait dominant de cette époque. Ce qui est à la fois juste et quand même très en marge d'une certaine réalité. Dans cette envolée vers un monde moderne, est souvent cité le train à grande vitesse, TGV, pour lequel Georges Pompidou a bien donné l'impulsion décisive, quelques jours avant de quitter ce monde. (Une page historique qui est aussi, aujourd'hui, côté chemin de fer, au sommaire de www.kelerepus.eu). Pourtant, dans cette conquête de la vitesse sur rail, très typiquement française, sourd le côté moins grandiose d'un pays dont les forces vives sont soudain perturbées par le succès des autres. Qu'elles commencent à chercher à imiter, viendraient-elles du Japon. De son côté, l'avènement du supersonique Concorde est maintes fois associé à ce basculement. En fait, ce fut le fiasco le plus grandiose de l'industrie aéronautique mondiale, ne serait-ce que par son rapport entre les investissements (avec beaucoup d'argent public) et le raté commercial parfait, traduit par seulement 16 avions vendus (bradés), pour 1 seul franc chacun, à des compagnies qui n'avaient que faire d'un tel aéronef, hormis un peu de prestige. Mais dans cette narration, les commentateurs oublient tous en chœur qu'au même moment, aboutissait un autre projet pour le ciel, développé en France durant les mêmes années que le supersonique.: l'Airbus... Dans les étages d'un hôtel de New York dominant Central Parc, l'auteur de ces lignes, précisément à cette époque, dispose d'un téléviseur en couleurs (avec une définition très perfectible), et d'un boîtier aux contours archaïques, mais qui permet d'accéder à des dizaines de chaînes, certaines thématiques, d'autres généralistes, qui tournent 24 heures sur 24. La facette moderne du sol de France chancelle. Le Président de la République n'avait-il pas rappelé que "la télévision" (les deux chaînes d'Etat constituant l'unique intégralité de ce "tout"), était la voix de la France... !