TÉLÉVISION : la longue fin du passé, mais que sera le futur des contenus de l'écran du salon...?

19 Avril 2024

Dans la folle farandole des écrans, le grand plat de la pièce à vivre s'éloigne inexorablement des seules sources classiques du spectacle à la maison. Si le téléviseur a d'ores et déjà changé, que seront dans le futur les acteurs de la "télévision", qui n'en est déjà plus une ...?

---DVSM---

- DVSM, 19 avril 2024. Le téléviseur d'aujourd'hui ne ressemble plus au simple équipement qui le définissait jadis. Sa condition de "seulement" récepteur est déjà trop étriquée pour en définir l'usage. D'ici 10, 20, 30 ans, ce point focal du cœur du foyer n'est probablement pas exposé à un quelconque risque de disparition. En revanche, l'univers qui l'alimente en contenus répond chaque jour une peu plus à une conception périmée. Serait-ce ici un sujet, encore un, sur la pente de plus en plus délicate de la trajectoire de la "télévision linéaire"...? Pas exactement. Demain comme aujourd'hui, il est inimaginable que, au terme d'une journée de labeur, la soirée ne puisse encore, et pour longtemps, être consacrée à un repos avec la consommation d'un contenu, distractif, informatif, culturel, etc. Toutefois, les acteurs de cette fourniture de programmes sont au seuil probable d'un bouleversement encore plus radical que celui vécu jusqu'à présent. Dans une phase qui est clairement révolue, la transition s'était limitée à faire parvenir à l'écran des programmes issus d'une télévision linéaire transmise par d'autres voies que les classiques ondes hertziennes, ou par le câble, le satellite, le cuivre, la fibre... Le tout à travers de bouquets de... "chaînes" de TV. La véritable transition a été amorcée avec l'arrivée des plateformes de chargement (et visualisation) en continu (le fameux "streaming*). Si la bataille entre les acteurs de ce jeune univers est rude, la place prise par celui-ci est encore limitée, mais sa progression est révélatrice. L'époque est définitivement terminée où voir ce que l'on voulait quand on le voulait n'était pas possible. Il est probable que cette faculté de piocher deviennent le noyau central et dominant des sources de contenus du futur. Sans toutefois en devenir la seule, puisque pour l'heure, et sans aucun doute pour longtemps également, l'inédit et le direct restent aussi au nombre des convoitises des usagers. Dans cette vision du futur, l'information est une composante importante. Un point qui donne de l'oxygène et même un avenir propre au développement aux chaînes d'information en continu, encore quelque peu marginales dans bien des esprits. Les "grandes chaînes généralistes" ont en revanche à inventer un vrai futur, au risque de devenir relativement marginales à leur tour. Les contenus sportifs (compétitions en direct, diffusion très vaste et complète des résultats...) commencent à être regardées avec gourmandise par ces "spécialistes du streaming"* dont les seules offres de non inédit ne vont pas suffire à leur bonheur (économique). D'autant plus que cette dalle est elle-même secondée par des écrans moins grands, mais pas moins présents, qui se prêtent à la mobilité. Et avec eux, une concurrence déjà bien installée via la toile. Où, justement, les contenus aussi bien en temps réel et d'information, au sens le plus large qui soit, pullulent. Envisager le futur ne peut se faire qu'en tenant compte de ceux qui en seront le cœur de la consommation. Dans 10, 20, 30 ans, cette cible dominante est composée des jeunes de 10 ans d'aujourd'hui, et déjà de nombreux ainés, déjà rompus aux habitudes des sources multiples, la TV classique n'en étant qu'une fraction. Le seniors comptaient le nombre de chaînes auxquelles ils avaient accès. Et dans cette tentative de décryptage d'un avenir possible, il ne faut surtout pas oublier de tenir compte de ce qui peut relever de l'innovation, moins techniquement que dans l'art de composer ces contenus. Attention, nouveaux virages en vue, à négocier avec virtuosité...!

* Evitons l'emploi de termes anglosaxons que la France profonde ne comprend pas.