Les générations de spectateurs passent et les préférences de programmes évoluent. Si un petit règlement de comptes est observé entre les instances du foot et Canal, celui-ci dissimule peut-être d'autres réalités.
-
---DVSM---
-
- DVSM, 7 avril 2024. Aujourd'hui, grande journée sportive...! Pour ceux qui se lèvent tôt, notamment. Le Grand Prix de Formule-1, disputé au Japon, impose aux passionnés de se lever d'aussi bonne heure que pour aller travailler. Pour les amateurs de petite reine, c'est aujourd'hui aussi un grand jour, celui des pavés, des bordures, des exploits, des naufrages. La route de Paris-Roubaix, la classique française (qui s'inscrit dans la farandole des classiques belges) est au programme de la journée. Antoine Kombouaré, comme les accros du ballon rond, et les supporters du FC-Nantes, devront attendre 21H00 + 90 minutes pour savoir si les Canaris réussissent à poursuivre leur périlleuse remontée au classement de la Ligue.1, après avoir affronté les Lyonnais. Justement, dans l'univers de ce ballon sphérique, tout ne tourne plus aussi rond. Certes avec un petit truc sur l'estomac face aux plus hautes instances du foot, Canal avait fait savoir dès le début de l'automne qu'il ne serait pas de ceux qui répondraient à l'appel d'offre pour la couverture de la période 2024-2029. Voilà qui ne démontre pas une envie impérative de conserver ce qui a historiquement construit l'un des piliers de la chaîne cryptée. Car dans de telles stratégies, rien ne prouve qu'un outsider, voire une alliance, ne puisse rafler la mise. Chaîne ou plateforme... Il reste que de diverses études et analyses, des indices tendant à montrer que les contenus sportifs n'ont peut-être plus l'attractivité envers les publics jeunes que ce qui s'observait avec les populations plus anciennes. Et avec les accaparements de certains sujets, des compétitions ont presque disparu au regard du plus grand nombre.
La Formule-1 nous avait permis d'entendre il y a quelques saisons des commentaires de consommateurs avouant sans détour que "je ne m'abonnerai pas toute l'année seulement pour le F-1". Beaucoup moins vue, donc moins suivie, ce sport mécanique perd tout simplement, doucement, mais sûrement, des atomes de sa notoriété. D'autant plus que ceux qui veulent absolument suivre les courses et qui ne sont pas trop maladroits dans l'exploration des ressources diverses du numérique suivront autrement l'étape japonaise, sur un téléviseur, un smartphone, un ordinateur... Il y a un demi-siècle, le cyclisme était le sport le plus suivi à la télévision. Toujours populaire, il a aussi subi un sérieux reflux sur les médias. Si la grande boucle comme quelques grandes courses (dont le Paris-Roubaix de ce jour) sont toujours retransmis sur les chaînes du service public, l'ensemble de ce sport n'est plus que l'ombre de ce qu'il fut, médiatiquement. Ce Paris Roubaix sera sans doute commenté de-ci de-là, mais qui sait quand ont eu lieu et qui a remporté les Paris-Nice, Milan-San-Remo, Liège-Bastogne-Liège, La Flèche Wallone, éditions 2024, etc...? Et arrive une saison supposée chargée, mais pas sans quelques interrogations.
L'Euro-2024 de football, le Tour de France, les Jeux Olympiques... Les confrontations sont au menu des prochains mois. Et les certitudes de retombées dans un flou assez onctueux. Pour les JO, les risques sécuritaires dominent par anticipation. Mais comme de coutume, se déroulant au cœur de l'été, ils se placent à un moment où les téléspectateurs sont nombreux sur les plages. Rien à voir avec un moment où générer de grosses campagnes serait idéal, en quasi cohabitation, pour la distribution, avec la phase à ne surtout pas manquer, pour le CA et tout le reste, de ce "back-to-school", après lequel la seule réelle remontée communicante se situera vers le moment rituel des citrouilles, lui-même en préambule avancé d'un vendredi noir (de monde...?). Faute de grands moyens, le Tour de France, juxtapose l'avantage du plus grand nombre de spectateurs, (toutes compétitions confondues au niveau mondial...!) et l'inconvénient provenant de ce que cette population massée pour voir les coureurs est gratuitement installée sur les bas-côtés. Si les coureurs les plus connus ne sont pas pauvres, le cyclisme n'est pas spécialement riche, en tout cas moins que d'autres. Ce qui, comme chacun le sait, lui a sans doute valu de moins pouvoir se protéger contre les redresseurs de torts de l'anti-dopage*. Lesquels n'ont pas fait que du bien à cette discipline, en transformant (médias à l’œuvre en même temps) bien des étapes en chronique d'investigation plus qu'en magnifiant les exploits des vainqueurs des cols et du chronomètre. Voilà. L'évolution est bien là. Les retransmissions sportives ne sombrent pas, restant de bons atouts pour les audiences, mais peut-être moins dynamiques qu'elles ne le furent. Et si la tendance venait à se prolonger, s'amplifier...
* Loin de toute indulgence pour le dopage, reconnaissons qu'il y a des différences de traitement d'un sport à un autre, et même d'un métier à un autre. Bien moins d'intervenants avec des fioles pour y faire pipi se sont invités dans les vestiaires d'un Mondial de Foot ou dans les stands des équipes de F-1 que lors d'arrivées extrêmes à l'Alpe d'Huez ou au sommet du Puy de Dôme. C'est un constat et un repère. Pas davantage de ces inquisitions suspicieuses dans les coulisses d'autres professionnels qui attirent des foules considérables pour, par exemple, assister à des concerts dans de grands stades, les artistes n'étant pas toujours stimulés que par des applaudissements. Outre la morale et le respect des spectateurs -quand même un peu floués si les scores sont un tantinets artificiels- les enjeux de tout spectacle à grande échelle imposent des tolérances parfois "limites"... Il n'en reste pas moins que les épisodes autour du dopage n'ont pas aidé certains sports (dont le cyclisme) dans leurs aptitudes à mobiliser les publics les plus élargis.
- Sur smartphone, aller dans "Menu" -
- Réagir en direct : dvsm-redaction@orange.fr -
- VERS KELEREPUS, le blog-infos des loisirs techniques >>> -
- Tout savoir à propos de DVSM >>> -