LA COURSE EN QUEUE : tenter de rattraper l'IA, comme d'autres sujets auparavant...

15 Mars 2024

Et hop...! Voici "la France" prête à investir pour tenter de recoller à la vague puissance de l'intelligence artificielle. Qui ne perçoit ce double mirage dont l'Hexagone est coutumier...?

---DVSM---

- DVSM, 15 mars 2024. Mais qu'ont-ils donc dans le tête, nos dirigeants si talentueux...? Nous voici dans un scénario aux relents de déjà vécu. "La France" s'affirme prête à investir dans le domaine de l'Intelligence Artificielle... (Les moins optimistes ont peut-être déjà traduit "La France" par "les contribuables"...) Mais cette supposée intelligence est déjà bien lancée. Elle s'introduit, s'incruste diront certains, dans des multitudes d'équipements, de logiciels, d'applications... Pardonnez ce raccourci.: les carottes ne sont-elles pas déjà cuites...? Et de surcroît, ses promoteurs ne sont pas des Etats, mais des entreprises indépendantes, des Alphabet, des X, et autres puissants acteurs de l'univers techno-numérique. Qui, dans nos instances nationales, se sentira mieux armé que des dirigeants pionniers de l'économie numérique, pour choisir les bonnes options...? Qui sera capable d'aller vendre nos développements à des Microsoft, Alphabet, quelques grands de l'aérien, de la distribution, etc., tous déjà largement au contact avec cette technique...? Un secrétaire d'Etat énarque, un Ministre ex-maire d'un grande métropole régionale...? Des hauts fonctionnaires gérant déjà si bien l'éducation, le système de santé, des services publics...? De ces experts qui ont réussi à porter à des mois de délai la délivrance d'une simple carte d'identité ou d'un passeport...? La même France n'a-t-elle pas déjà engagé une course sur le segment des batteries, accessoires de l'automobile électrique (propulsée par Elon Musk -Tesla) secteur où des mastodontes asiatiques (comme par exemple LG) on déjà des positions mondialement conquises...?

Au fil des décennies, et même des siècles, on ne peut que le constater, notre fier Hexagone a ses "traditions". Dont celle consistant à courir derrière des créations et des innovations venues d'ailleurs et qui connaissent un succès certain. L'un de ces élans encore dans les mémoires et déjà dans la sphère de l'électronique de loisirs remonte à l'onde de choc des magnétoscopes. Fabriqués avec succès et à destination du monde entier par une industrie japonaise qui avait alors le vent en poupe, ces enregistreurs d'images vidéo ont titillé nos responsables qui ont tenté de créer une contre offensive industrielle. Sans grand lendemain. Cet exemple n'est qu'une anecdote, trop souvent (ou pas assez) évoquée, parmi tant d'autres. Ne peut-on se souvenir qu'au cœur de la Renaissance, et pour orner de superbes glaces une galerie dans un palais toujours célèbre, nos verriers, qui n'avaient pas encore conquis une technicité suffisante pour produire de grandes dimensions, se sont livrés, aidés "d'en haut", à ce que l'on nommerait aujourd'hui un "pompage" des techniques italiennes. Ce complexe d'infériorité pour une nation qui se veut fière aura, sous bien des régimes, alimenté des initiatives qui n'ont pas connu que des francs succès. Point commun à ces tentatives aux destins un peu "pétard mouillé", la détermination d'un Etat et de dirigeants qui ne comprennent pas toujours tenants et aboutissants. L'intelligence artificielle viendra-t-elle à bout d'un manque d'intelligence naturelle pourtant indispensable pour la réussite à temps de grands projets...?

Toutefois, si un véritable effort pouvait être accompli dans ce sens de l'IA, celui-ci pourrait être pertinent dans un soulagement très significatif des contraintes, fiscales et réglementaires, pesant sur l'entreprise française en général, dont celle ou celles qui pourraient apporter une pierre à l'édifice de cette IA qui émoustille le monde.