RENAULT VERS L'électrique, mais avec précaution. En père... ou Ampère prudent...

2 Novembre 2023

L'avenir de l'automobile est probablement électrique et autonome. Ce qui ne signifie nullement que la marche vers ce futur soit clairement balisée, et sans aucun danger pour qui s'y trouve engagé. Alors, principe de précaution...?

---DVSM---

- DVSM, 2 novembre 2023. La firme française s'engage un peu plus dans la vague électrique, avec une filiale baptisée... Ampère... Le choix de cette raison sociale ne doit pourtant pas occulter la forme, celle d'une filialisation. Ce que certains verront, anecdotiquement ou un peu plus, comme une réplique à un certain... Tesla, est aussi un signe de prudence dans la manière choisie par Renault pour faire un nouveau pas en avant dans le domaine des "chevaux-wattheures". Précaution qui n'a rien d'exceptionnel, puisque dans les industries, tous domaines confondus, l'initiative se fait souvent et largement à travers la création de filiales. Une telle entreprise, sous la houlette et adossée à un groupe puissant, ne risque pas de cette manière de devenir par une journée sombre la voie d'eau qui fait couler tout le bâtiment. Une filiale se revend, se transforme, au pire, se ferme. Rarement un virage s'est amorcé avec autant d'inconnues et de périls que celui pris par l'automobile dans sa transition énergétique. Si l'orientation semble désormais inéluctable, plus l'entrée en matière concrète se rapproche, soldant une phase restée jusqu'à ce jour marginale (entre 1 et 2% du parc d'automobiles en France devenu électrique à l'heure présente reste dans l'infinitésimal), plus les étapes à franchir s'avèrent gigantesques et parsemées de dangers mortels. Il est admis que dans l'automobile, le "mûrissement" de tout projet s'étale sur au moins 5 à 7 années. Quels seront les cheminements adoptés vers 2030, en techniques (des batteries, mais aussi des moteurs et touts les autres éléments), en dépendances (brevets...), mode de distribution, modèles économiques, et bien sûr en termes concurrentiels...? Hors, 2030 est à la fois proche et loin, une échéance pour des hypothèses pour l'heure surtout politiquement exprimées, alors que le personnel politique international, dans 5 à 7 ans, ne sera déjà plus le même, et ses préoccupations premières pouvant avoir aussi beaucoup évolué. Parallèlement à la transition industrielle attendue et imaginée, c'est aussi sa mise en pratique et la transition des usages et des infrastructures qui apportera son lot de premiers retours d'expériences. La très lourde transition vécue en une poignée de décennies par le monde de la photographie constitue un autre de ces retours d'expériences. Moindre car l'univers de l'image est n'est pas une industrie aussi lourde que celle des véhicules, mais révélateur sous de multiples facettes. Pour l'industrie, la période a été terrible, perdant jusqu'à 90% de son activité. Des acteurs de premier plan y on mordu la poussière, dans un contexte qui n'avait été envisagé par aucun stratège, incluant l'arrivée d'un inattendu nouveau compétiteur (le smartphone) qui a multiplié prodigieusement la pratique de la prise de vue, tout en laminant le rôle de l'appareil photo pour le grand public. Tous les maillons de la chaîne "photo" ont été totalement métamorphosés. Qui oserait exclure l'irruption possible d'une révolution de ce genre, dans 10, 15, 20 ans, non plus dans l'univers de l'auto, mais de celui, autrement plus vaste et motivant pour tout entrepreneur, du déplacement individuel motorisé...? Pas de doute, mieux vaut s'engager avec la possibilité de pertinentes bifurcations et d'un sage repli. On ne sait jamais...