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Après sa fulgurante épopée historique d'il y a un demi-siècle, dans l'électronique, mais pas seulement, l'Empire du Soleil levant en est doucement revenu à des réalités économiques et conjoncturelles beaucoup plus terre à terre.

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---DVSM---

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- DVSM, 6 novembre 2023. Rien n'est déjà plus comme avant, rien demain ne sera plus comme maintenant. Vers le milieu des années 1970, une sorte de rencontre fortuite entre un monde occidental en retour de forme (suite aux blessures du conflit 39/45) et l'épanouissement de l'électronique, s'est traduite par une conquête de position particulièrement visible et musclée du Japon. Celui-ci avait pourtant semé les graines d'une progression fort dynamique, soudain très remarquée depuis 1964*. En ce millésime presque tombé dans les oublis de l'histoire, le pays des samouraïs avait beaucoup misé sur les Jeux Olympiques de Tokyo, retransmis en télévision. Ceux-ci furent très suivis dans de nombreux pays de la planète. En France, par exemple, leur diffusion sur le petit écran avait provoqué un rush sur les ventes de téléviseurs, alors en écrasante majorité issus des constructeurs de chez nous**. C'est pourtant principalement sur la période allant de 1975 au début des années 80 que la vague dominante de ce pays lointain s'est traduite dans toute son ampleur. Justement, parce que dans le sillage d'une haute fidélité lui ayant créé une image très positive, alliant style, performances et qualité, les arrivées des baladeurs, des magnétoscopes et déjà de certains téléviseurs (eux aussi fiables et aux images tellement meilleures que celles des TV occidentales) ont symbolisé cette envolée industrielle d'une puissance inattendue. Le Japon devenait un acteur de l'économie mondiale que rien ne semblait pouvoir concurrencer. Si l'électronique a pris une place très importante dans les esprits, elle s'accompagnait d'autres succès nombreux et tout aussi significatifs. Les motos, les appareils photo, par exemple, furent au nombre de ces instruments de conquête. Et comment ne pas mentionner l'irruption tous azimuts dans la bien plus professionnelle branche de la reprographie, surgissant au jour et à l'heure pile de la tombée dans le domaine public des brevets sur la xérographie, dans les catalogues d'une petite vingtaine d'industriels (19 en France), rien de moins...! Chez ce qu'il reste de Xerox (connu dans les années 60 sous l'appellation Rank Xerox), on s'en souvient avec effroi...!

Nous voici aujourd'hui dans un tableau tout différent de la longue aventure du monde. Le bel empire souffre de maux hélas partagés par beaucoup d'autres. Il n'est pas rare de lire dans les médias économiques des allusions à certains de ses déboires. Jusqu'à ce risque d'effondrement de la monnaie nationale. Depuis quelques jours, le yen est en effet bien malmené. Les raisons de ce parfum de fête finie sont multiples. Sur le front de la technique, dès 1975-1976, le réveil de l'Amérique était déjà en marche, notamment avec la micro-informatique naissante. Bill gates et Steve Jobs (sans oublier leurs associés Paul Allen et Steve Wozniak) étaient déjà, à l'entrée de l'avant-dernière décennie du siècle, en pleine action explosive. Sur un Nouveau Monde où déjà, des automobiles japonaises aux productions d'Akio Morita (Sony), un souffle nouveau se faisait annonciateur de tempête, et de contre-attaques. Les entreprises américaines ont, fruit d'une expérience "gros systèmes", ajouté un élément déterminant dans l'électronique, le logiciel. Un écueil sur lequel le Japon n'a pas réussi à s'imposer sérieusement, en dépit de quelques tentatives sans grand succès. Puis, se sont réveillés, dans le sud-est asiatique, des voisins trop longtemps considérés comme des concurrents peu menaçants, surtout aptes à de la sous-traitance. Chacun sait ce que sont devenus ces "outsiders", Corée du Sud, Taiwan, et quelques autres, la Chine ayant embrayé sur cette trajectoire. Sur certains de ses bastions les plus solides, le Japon n'a pas pu contrer tout ou partie de ces concurrences. Des firmes majeures ont dans ce tourbillon tenté des manoeuvres pas très régulières (pas du tout, même) les entraînant vers les tribunaux. Bref, plus seul au monde, l'Empire n'est plus ce qu'il fut. Tandis que certains de ses handicaps, comme un vieillissement de sa population (une plaie qui tend à se répandre dans le monde occidental) semblent, selon l'expression familière, appuyer là où ça fait mal. Alors, fini, cuit, éliminé, le Japon...? Certainement pas. Il lui reste de solides atouts, ne serait-ce que dans des entreprises encore aujourd'hui au "top du top" mondial. Mais tout comme, sous d'autres cieux, le Siècle des Lumières ou la Belle Epoque se sont doucement éclipsés dans les méandres de l'Histoire, l'ère d'un miracle à la japonaise appartient désormais au vécu.  

* Malgré cela, une décennie après que le co-fondateur de Sony, Akio Morita, soit allé vendre lui-même ses produits aux US, et trouve le moyen d'utiliser des transistors au germanium dont les inventeurs -américains- ne savaient que faire. 

** Le hollandais Philips avait su se forger une image "bien de chez nous", notamment avec sa marque Radiola et ses usines françaises.

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Tag(s) : #- RÉALITÉS, #- ÉCONOMIE, conjonctures..., #- A LA UNE
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