À chaque phénomène, sa source. Partant de juxtapositions stupides entre prix de vente par les exploitants et les étiquettes en rayons, naissent des accusations injustifiées à répétition.
-
---DVSM---
-
- DVSM, 26 janvier 2024. "La tension est palpable", selon l'expression passe partout que certains médias affectionnent. Le monde de l'agriculture s'est réveillé. On ne peut pas dire "soudain", tant cette montée en adrénaline était prévisible, couvant depuis bien longtemps. Comme d'autres domaines, la France rurale et productrice est confrontée à d'énormes évolutions. Tôt ou tard, puisque le monde évolue sans cesse, des secteurs professionnels y ont été, sont ou seront à leur tour confrontés. Des pans entiers du commerce ont ainsi été métamorphosés, et pour certains acteurs, exclus de ce monde. Sans pitié, cette éternelle mouvance a rendu impraticable certains métiers. Les boulangers ou les épiciers de jadis peuvent en parler. Les conditions sont d'autant plus sensibles que la situation géopolitique (en clair, les conflits armés et la menace d'en voir d'autres surgir) ont mis le feu de l'inflation aux poudres. Et faut-il revenir sur ce qu'il n'est pas inexact de qualifier d'escroqueries spéculatives...? Les cours de l'or noir, qui en conditionnent beaucoup d'autres, sont depuis des décennies orchestrés par des "lieux" de la planète où fleurissent palais luxueux et petites verdures à la normande au cœur des déserts, sommets d'une main mise sur les ressources des populations, épisodes à côtés desquels les doigts accusateurs pointés vers les utilisateurs de SUV rivalisent d'insignifiance avec la plus banale des blagues de Toto.
-
Il y a pourtant de part et d'autre, producteurs et enseignes, plus d'acteurs qui tentent "seulement de s'en sortir" que de riches pontifiants. Si l'évolution des métiers agricoles est aussi liée à des règles, des habitudes, des travers qui mériteraient d'être remis en bon ordre, la très sommaire et injuste mise en cause trop systématique de la "distribution", et qui plus est, celle qualifiée de "grande", est aussi malvenue que trompeuse. Certes, le monde du commerce est un univers de rapports de forces. Depuis que le troc existe, acheter et revendre n'est pas une activité sans tension, sans combats, sans vainqueurs et sans victimes. Son origine latine, negotium, assimilée au commerce, c'est même propagée vers la "négociation", qui concerne tout se qui se discute et se décide, s'accepte ou se concède. Et, comme le confirme une actualité de l'instant, on y rencontre même des irrégularités. Mais que l'on réduise à des "enseignes qui se gavent" (sur le dos des éleveurs et des cultivateurs) la situation catastrophique de certains d'entre eux relève du procès d'intention, et d'une aptitude au calcul mental bien peu développée. Mis en exemple il y a peu (parmi tant d'autres), un légume acheté 70 centimes et revendu environ 5 euros tendait, selon certains, vers la conclusion que l'enseigne vendeuse se "gavait" de 5 euros par unité. Mais dans la différence ou "marge", et en imaginant que les 70 centimes soient bien un prix livré sur place, c'est oublier que le magasin doit aussi, sur la marge de chacun de ses produits, financer son chauffage (ou clim, l'été), ses installations électriques, dont le froid de conservation (chacun sait que le kilowattheure a fait des bonds tarifaires explosifs et est parti pour une longue suite d'augmentations), l'entretien de son local (du simple nettoyage au coût foncier ou locatif), sa dynamique commerciale (communication, fidélisation, opérations...) des taxes locales et professionnelles, ses frais administratifs et de gestion (experts comptables, commissaire aux comptes), sans oublier les salaires et les charges des salariés. Rappelons qu'un membre de l'équipe percevant mensuellement une rémunération nette de 1500 euros, et qui coûte à l'entreprise entre 3000 et 4000 euros devra vendre au moins 800 unités de ce légume pour arriver à l'équilibre. Un conseil, que celui qui cherche à faire fortune vise plutôt l'Euro-Million...
- Sur smartphone, aller dans "Menu" -
- Réagir en direct : dvsm-redaction@orange.fr -
- VERS KELEREPUS, le blog-infos des loisirs techniques >>> -
- Tout savoir à propos de DVSM >>> -