TÉLÉVISEURS : d'une réalité hier assez peu crédible à l'inexorable dérive des usages.

20 Juin 2023

Il y a seulement une décennie, peu d'observateurs donnaient à la "toile" de réelles chances de se glisser dans les usages télévisuels courants des ménages. Aujourd'hui, le "tsunami" peu probable s'est transformé en bouleversement total et irréversible.

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- DVSM, 20 juin 2023. Il est intéressant de constater à quel point des changements de comportements peinent à être anticipés, même sous le poids de certaines évidences. Le quotidien La Tribune, désormais seulement diffusé en version dématérialisée*, envisageait il y a une bonne décennie la concurrence en ligne, face à la télévision classique, comme une possibilité à seulement long terme. Nous n'en sommes plus là. Ce que constate Le Figaro, avec un détail d'importance. La migration des spectateurs vers les contenus en ligne est désormais d'ampleur, en particulier sur les téléviseurs dits "smart", qui permettent une connexion commode. Ajoutons que ce mouvement se produit aussi grâce à des réseaux qui se sont largement métamorphosés. Disposant à l'époque de débits encore moyens et selon une couverture géographique clairsemée, le territoire est désormais largement alimenté en acheminements de données performants, du VDSL2 à la fibre, même si le déploiement de celle-ci soulève encore quelques humeurs. Une constante surnage de toutes les observations ayant pu être conduites au fil des années.: ce sont bien les contenus qui mènent la danse au royaume du petit écran. Le marché des écrans du salon (et des pièces "annexes") suit son petit bonhomme de chemin. Avec moins de 4 millions d'unités par an désormais, bien loin des presque 9 millions frôlés à l'époque des grandes mutations (numérique, écrans plats, haute définition) ce créneau est donc, dans un silence relatif, occupé à transformer l'usage de l'écran domestique, qui avait déjà subi bien des variations, avec l'irruption de l'ordinateur, du smartphones et de la tablette. La victime logique de cette transition est la TNT, dont l'abandon est annoncé dans une quantité significative de pays. Mais au-delà, ce sont surtout les chaînes classiques, confrontées à une large concurrence, qui plus est disponible "H24", et non plus selon des schémas horaires fixes, qui se heurtent à l'offre des plateformes et contenus librement accessibles. (Dans ce contexte, le départ tardif des programmes de soirées, pour laisser s'écouler les sempiternelles avalanches publicitaires, constitue un handicap supplémentaire).