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L'autoradio et ce qui l'entoure, c'est fini. Enfin presque. Enfin, c'est ce qu'on dit… La réalité se résumerait plutôt à un abandon par fournisseurs et distribution, pas total, mais presque. Et pourtant...!
Il est vrai que l'électronique embarquée telle qu'on l'a connue il y a quelques années est moribonde. Mais à en croire les affirmations de nombreux professionnels, c'est tout le navire qui aurait sombré. A contempler les rayons, cela semble on ne peut plus vrai. Cette tendance n'est pourtant pas d'actualité dans tous les pays. Incontestablement, l'installation en première monte dans une proportion énorme de véhicules neufs des éléments essentiels que sont le combiné autoradio et les accessoires qui l'accompagnent (lecture MP3, Bluetooth, GPS…) tend à laisser croire que les dés sont jetés. Considéré sous ce seul angle d'une panoplie minimale opérationnelle susceptible de satisfaire le plus grand nombre des utilisateurs, il n'y a en effet plus grand-chose à proposer à des clients n'éprouvant pas de motivation particulière. Et pourtant, des courants d'affaires non négligeables restent bien présents sur ce créneau en occident.
Olivier Ezratty*, dans la mouture 2017 de son excellent rapport qu'il délivre (gracieusement) chaque année suite au CES, en fait le constat. "Une chose n’a pas du tout changé depuis que je vais au CES (2006) : les exposants de systèmes audio embarqués donnent toujours dans le tape à l’œil et à l’oreille." Et de citer, avec illustration à la clé : "Orion présentait un pick-up équipé d’une sono de 35 000 Watts ! Ces stands sont quasiment les mêmes qu’il y a une dizaine d’année. Le marché du tuning audio se porte en effet très bien aux USA."
Tuning audio : encore un loisir technique que la distribution, ou "les" distributions ont laissé tomber sur notre sol. Car il y en a d'autres, dans l'électronique, dans le secteur de l'image, et dans d'autres univers.
Il ne faut pas, en effet, se laisser aller à une description inversée des mécanismes des marchés hors grande consommation. La motivation d'une clientèle ne tombe pas du ciel (comprenez des seules actions des fournisseurs). Elle ne peut venir que du terrain, point de rencontre entre des individus et des produits. Ce que certains résument dans une formule aussi simple que réelle : pas vu, pas vendu.
Pour l'automobile, des repères sont à souligner. En 2016, il s'est vendu en France 3 fois plus de véhicules d'occasion (les fameux VO) que de véhicules neufs, ce marché du VN culminant à 2,2 millions d'unités. Parallèlement, le parc des voitures particulières, environ 33 millions, a pris encore quelques rides. L'âge moyen d'une automobile est désormais de plus de 9 ans. Rappelons que se fête cette année le dixième anniversaire du smartphone. Il y a donc des millions de possesseurs de véhicules dans lesquels l'équipement est au minimum à actualiser. Et de plus, des utilisateurs que la musique ou la vidéo peuvent attirer plus que d'autres existent toujours. Encore faut-il aller les chercher ! Mais depuis quand avez-vous pu admirer un beau rayon consacré à ces lignes de produits, dans l'Hexagone ? Même dans les centres auto, (excepté chez Autobacs), le sujet est trop souvent traité d'une manière bien timide. Gaspillage de possibilités ! Nous avions déjà fait le même constat il y a un an, et encore avant… Heureusement, les enseignes croulent sous un CA largement surabondant et une profitabilité au zénith. Pourquoi se mobiliseraient-elles ?
* Le rapport d'Olivier Ezratty constitue un document d'observation particulièrement exhaustif sur l'ensemble des marchés et produits des univers de l'EGP et du numérique, à travers ce qui chaque année est exposé, expliqué, annoncé lors du CES (Consumers Elecronic Show, devenu d'ailleurs Consumers Technologic Show en 2017) qui se tient début janvier à Las Vegas. Sur près de 400 pages, c'est une mine d'informations unique, et qui plus est, accessible et téléchargeable (PDF) gracieusement allant sur le blog d'Olivier Ezratty, soit directement en cliquant ici.