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Le taux d'épargne des Français reste parmi les plus élevés de la planète. Un handicap majeur pour tant d'éléments qui conditionnent les équilibres du pays, des entreprises et de ses ménages.

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---DVSM---

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- DVSM, 06 mai 2024. Va-t-on devoir inventer un délit de "trouille dans l'ordre public"...? Conflit...! D'un côté, chacun sait que la peur est mauvaise conseillère. De l'autre, alimenter -volontairement ou par maladresse- peur et inquiétude est une très mauvaise action. Alors que chacun a appris -ce qu'il savait déjà- que les finances publiques sont dans une bien mauvaise passe, les freins à la consommation se multiplient. Le premier, il ne faut pas l'oublier, n'est autre que, pour de nombreux foyers, un pouvoir d'achat terriblement en berne. Lequel est en partie émoussé par l'ampleur des prélèvements de toutes sortes frappant l'intégralité de l'économie de l'Hexagone et des ménages. Parallèlement, sévit aussi ce niveau colossal d'épargne, synonyme d'une inquiétude énorme face à l'avenir. L'épargne n'a rien, dans une écrasante proportion, d'un phénomène spéculatif, ne serait-il qu'à l'échelle de la célèbre "gestion en bon père de famille". Ce qui est "de côté" est une précaution en fonction de ce qui pourrait advenir, notamment dans les générations les moins jeunes. A lui seul, le coût colossal d'une fin de vie en maison de retraite suffit à tenter d'en prévoir l'impact. Les perspectives de nouvelles augmentations à la ronde n'arrangent rien. Et que dire des menaces liées à l'insécurité, aux développements du terrorisme et de plusieurs conflits armés, quand le frisson ne vient pas plus simplement d'une possible érosion du patrimoine, avec des résidences principales au bord du gouffre de ces "passoires thermiques", perspectives de sommes faramineuses pour les isoler ou les doter de pompes à chaleurs, sous peine de voir s'évaporer le fruits d'années de travail et d'économies. En résumé, consommer est devenu un comportement à hauts risques qu'il faut modérer. Hélas, ce faisant, l’abstinence est un remède pire que le mal. En se refusant des achats (pour ceux qui le pourraient), par ce phénomène d'auto mutilation économique, ce sont les recettes via la TVA qui s'évaporent, alourdissant ce qui apparaît déjà en rouge vif dans les finances nationales, allant jusqu'à pousser Bercy et compagnie à chercher comment puiser encore davantage... Cercle vicieux. ..! Alors qu'une remise en circulation ne serait-ce que partielle de réserves bloquées sur des comptes épargne, des livrets ou dans des assurances-vie aurait exactement l'effet inverse. Pour l'heure, on épargne, on épargne, on épargne... CQFD. (Ci-dessous, Les Echos, fin avril2024)

Mais alors, que faire...? Deux conditions sont impératives pour que cette bascule s'inverse entre le syndrome du chien qui enterre son os et une propension aux achats en phase de renouveau. Il faut d'abord tout faire pour chasser les peurs et les angoisses. Seule la persuasion ne peut suffire. Il y a, dans ces "grandes causes", dont les lourds investissements pour "sauver la planète, et beaucoup d'autres, des dossiers qui supporteraient sans danger un adoucissement des objectifs. (D'ailleurs, certaines initiatives semblent s'orienter dans ce sens). Ensuite, les (ou des) experts et des non-experts doivent d'urgence inventer des mécanismes, des actions, des procédures, des "trucs, quoi" pour émousser les inquiétudes, notamment en instituant des outils de transfert des attitudes sécurisantes pour les ménages, sortes de primes à la consommation, voire de "points ressources à réutiliser plus tard". Toutefois, cela ne peut être qu'un volet. Il faut aussi renouveler avec de fortes tentations, générer des "produits ou des services capables de faire diaboliquement envie". Les stratégies et les actions sont hélas solidement orientées dans le sens inverse. La sur-communication actuelle au profit presque exclusif du prix bas, des incitations à la décroissance, l'amplification de certaines menaces techniques ou chimiques (du smartphone au désherbant, en passant pas les déchets nucléaires et le plastique dans la chaire des poissons), en rajoutent à la méfiance qui règne. (Le "d'abord" et le "ensuite" qui figurent ci-dessus ne doivent être pris que comme des étapes rédactionnelles). Si l'un est dissocié de l'autre, les chances de succès sont nulles. Les professionnels que l'industrie comme de la distribution ont eu durant plusieurs décennies un enchaînement dans lequel il reste difficile de déterminer d'où venait la spirale positive. L'EGP, les télécommunications, les techniques de l'image, l'électroménager ont régulièrement apporté au public des fonctions et des usage que, consciemment ou non, ils attendaient. Qu'attend aujourd'hui l'homo-consommatorus...? Cette question pèse au moins autant dans la genèse de temps meilleurs que toutes les bonnes idées susceptibles de libérer les ardeurs dépensières. Bravo à ceux qui sauront générer des réflexes pour que ce "bon père de famille" consente à se lâcher un peu...!

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