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Gagner sa vie sans travailler !

L’IDÉE D'UN REVENU UNIVERSEL, PROCHE COUSINE DE CELLE DU MOUVEMENT PERPÉTUEL, VIENT DE FAIRE UN PAS DE GÉANT DANS QUELQUES ESPRITS SANS DOUTE PLUS FASCINÉS PAR LE FARNIENTE QUE PAR LA NOTION DE COUVERTURE SOCIALE…

L'édito, par Yves Dupré.

Au fond, en notre belle époque, si l'on y réfléchit en prenant un peu de recul, une tendance domine peut-être bien toutes les autres, alimentant les mouvements sociaux, les discours de certains politiciens et de quelques "philosophes de la vie quotidienne". Cette tendance, pardon de le souligner de cette façon un peu crue, ressemble à s'y méprendre à l'élévation au statut de service public une possible flemmingite. Elle rejoint d'autres philosophies suivies d'effets, que l'on retrouve dans les files de quidams attendant leur tour aux guichets du Loto, de l'Euro-Million, ou du tiercé. Et même celle des petits profiteurs et grands escrocs, un rêve plus qu'une philosophie qui se résume par "gagner (correctement) sa vie sans travailler".

Voilà qui rappelle un commentaire que Coluche avait fait à propos des demandeurs d'emploi : "on estime qu'ils veulent trouver du travail, mais à mon avis, du pognon leur suffirait". Alors que vient de se commémorer le trentième anniversaire de la disparition de l'humoriste, voilà qui souligne que le chômage est déjà une bien longue maladie pour notre pays, ce qui donne un relief particulier à ce revenu qui tomberait du ciel.

A défaut de ne pas travailler du tout, travailler moins est déjà une partie du fantasme, ce qui se traduit par un acharnement sur les 35 heures, que certains optimisent en plaidant pour les 32 heures. Petite cuisine de politiciens dans une bien petite casserole, par rapport à ceux qui tentent de créer le véritable revenu pour tous sans bosser, déjà rebaptisé avec élégance "revenu universel".

C'est étrangement la Suisse, pays des montres chères, du chocolat et des comptes en banques de moins en moins discrets qui a lancé d'une manière pionnière cette idée dans sa récente et très concrète votation. Pourquoi ce proche voisin s'est-il lancé dans une telle opération ? Étrange, alors qu'il ne connaît qu'un chômage d'opérette, offrant même une soupape de sécurité pour l'emploi de nombreux Français de Bellegarde, Annemasse et les environs. N'existerait-il pas des extrémistes helvétiques parfaitement conscients de la très difficile mise en œuvre d'un tel revenu, mais désireux de se venger de ce que ce pays si propre vient de subir en faisant chocolat quelques clients de ses numéros bancaires où même l'argent sale se dépoussiérait ?

La votation a été ponctuée par un non, certes massif, mais pas total. Et comme une traînée de poudre, le petit potentiel de positif se dirige désormais vers les architectes de l'impossible, déjà défendu sur notre sol par une fraction non négligeable de personnalités au pouvoir ou à ses portes. Ils sont adeptes de ce principe simple mais réel : le moins cher du moins cher reste ce que l'on achète avec l'argent des autres. Et c'est ainsi que s'énonce un projet simple, en arriver à recevoir chaque mois son chèque sans avoir à travailler. Ce qui permettrait, au passage, de faire faire d'énormes économies à l'Education nationale et d'éviter d'énormes dépenses pour la formation, outil de la compétence si souvent réclamé. Nul besoin en effet de savoir quoi que ce soit, si l'on ne doit plus transpirer pour gagner sa vie.

Reste une question secondaire, qui mérite à peine d'être soulevée, celle le l'arithmétique de ce concept. Vous vous interrogez pour savoir qui financerait un tel revenu, et comment ? Vous n'êtes pas attentif quand vous lisez un tel édito, dans lequel la réponse est déjà donnée : les autres !

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Tag(s) : #- Edito par Yves Dupré
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