A la lumière d'un regard attentif sur le passé, récent ou pas, le quotidien ne cesse jamais d'être une alternance entre périodes calmes et graves turbulences.
- DVSM, 6 mars 2022. - L'édito, par Yves Dupré - On les enchaîne...! Difficile de construire une bonne activité dans de telles conditions. Hélas, c'est une vieille habitude. Un coup d'œil révélateur...? Ne prenons du recul que sur les cinq dernières années, celles d'un quinquennat qui meurt en pataugeant dans une bien étrange atmosphère. Lors de cette courte période, la mémoire n'a pas encore été estompée. Pas de l'histoire, encore et seulement de l'actualité. En octobre 2018, 18 mois après l'élection présidentielle, le gilet très visible imaginé pour les imprévus routiers devient un symbole rebelle et ouvre une très longue phase d'instabilité. Viennent avec lui des perturbations colossales dans le commerce liées aux manifestations, au minimum chaque samedi, violences et destructions en prime. Ces graves escarmouches couleur jonquille sont à peine atténuées quand apparaissent, début 2020, les premiers symptômes d'une pandémie dont nous ne pensions sortir qu'en ce moment. Sans même savoir si le virus a définitivement mis un terme aux hostilités ou s'il ne fait que sommeiller. Tout aurait ainsi bel et bien failli aller mieux pour la suite de 2022. Mais en quelques jours, bien loin de ce que tout expert aurait osé prédire il n'y a pas trois semaines, un conflit armé a éclaté sur le sol européen. A lui seul, outre les angoisses générées dans les esprits suite notamment aux nombreuses utilisations de l'adjectif "nucléaire", il fait plonger dans une fort périlleuse situation une partie majeure de la planète dans ses activités. Nous en sommes là. Et las.
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Routine par delà le temps qui passe...? Un lancinant regard sur presque huit décennies le montre. Pour le seul parcours de l'Hexagone depuis la fin du conflit 39/45, les périodes "plaies et bosses" n'ont en effet cessé de se succéder, plongeant chacune à son tour et à sa manière la vie quotidienne dans le marasme. Pour mémoire : Un. Dès 1946, la guerre d'Indochine est un lourd fardeau pour une France dévastée par la récente guerre mondiale. Ce conflit se prolongera jusqu'en 1954. Pendant ce temps, en 1953, la première Eurovision, qui transmet en direct à la télévision le couronnement d'Elisabeth, jeune reine d'Angleterre, constitue le fait initial et propulseur de l'écran à la maison et (avenir non encore bien analysé à cette époque) un premier maillon dans une mise en ligne et une connexion planétaire inéluctable. Sitôt (mal) dépêtré du piège asiatique, notre pays subit comme d'autres dès 1956 les effets de la "crise" de Suez. Deux. Le conflit égyptien se traduit par une pénurie aigüe sur les produits pétroliers. Déjà...! Des automobilistes abandonnent leurs véhicules exsangues en plein milieu de la place de la Concorde. C'est l'ère des rationnements, des tickets. Pas le temps ou presque de s'appesantir pour qu'un pépin chasse l'autre. Trois. Celui qui arrive dès 1954 en Algérie est une autre et véritable guerre. Plus ou moins mal ponctuée par des accords signés à Evian, parfois évoqués, mais sans doute très mal connus des jeunes et presque jeunes générations, elle laisse le souvenir d'appelés du contingent ayant eu à accomplir jusqu'à 24 et même 28 mois de service armé, de nombreuses victimes (les historiens évaluent le total à 1,5 million de morts -deux "camps"-, près approximativement) et pour la nation, la perte d'un territoire qui, entre autre, était (et est encore) relativement bien pourvu en pétrole et en gaz... Plein gaz, justement, l'automobile franchit en 1960 le cap de 30% (seulement...!) de foyers motorisés. A Lyon, sortent à cadence soutenue les électrophones Teppaz, que les gamins du baby-boom, devenus ados, utilisent à haute dose pour écouter Johnny, Richard (Anthony), et autres "yéyés"... 1962, alors qu'en été, Richard Anthony n'en finit plus d'entendre siffler le train, à la Joliette (Marseille, là où à présent s'anime le très beau centre commercial "Les terrasses du port"), rapatriés, bagages et voitures s'entassent sur les quais.
Economiquement, c'est une autre passe plus ou moins commode pour un territoire métropolitain qui, grâce aux effets combinés de la reconstruction et de la natalité, a tout de même la croissance dans son moteur, très peu de chômage. Les 30 glorieuses ont commencé. En 1964, la seconde chaîne de télévision française est inaugurée, les JO de Tokyo nourrissant une vague d'acquisition dans les ménages qui rêvent d'y entendre sonner la Marseillaise. Hélas, les olympiades suivantes sont dans une tout autre ambiance. Si les JO d'hiver à Grenoble donnent à la TV couleur (lancée fin 67) l'occasion de montrer l'étendue de son nuancier, c'est la dernière avant les jeux d'été, à Mexico (stade Azteca, où seront disputés les Coupe du Monde de football de 1970 et de 1986), et surtout avant un mois de - Quatre - mai 68 installé pour toujours dans l'histoire des grandes convulsions hexagonales. Puis, juste le temps de croire au futur sur des cousins d'Amérique qui mettent un pied chez l'Ami Pierrot (premier homme sur la lune en 1969), grand moment pour l'audience cathodique, évaluée dans le monde à 600 millions de téléspectateurs. Mais dès 1973, - Cinq - c'est une nouvelle fois "la crise". ("Crise" est sans doute le terme le plus souvent rencontré dans les gazettes, à tout moment, même quand la dite crise n'est que fort bénigne). Comme en 1956, le pétrole est l'enjeu qui plonge l'occident dans le marasme économique le plus obscur. C'est le premier choc, le prix des carburants grimpent, la consommation est cadenassée, (vitrines obligatoirement éteintes en soirée, TV fermée à 23 heures) l'inflation explose. Comme on ne change pas les émotions qui triomphent, en 1976 - Six - survient le second choc pétrolier... Si les années 80 constituent un entracte moins tourmenté pour le pays, dès le début de la dernière décennie du siècle, la guerre du Golfe (Irak...) - Sept - remet en piste (1990-1991) les difficultés multiples. Elles coïncident avec un petit coup de fatigue sur le marché de l'EGP. On l'avait déjà dit, on le répète : crise ! Nouvelle passe sereine, seul le petit frisson d'un passage à l'an 2000 avec son possible bug attise les émoustillements. Mais dès 2001, 11 septembre, l'incroyable épisode des tours du World Trade Center - Huit - replonge les esprits et l'économie planétaire dans un épisode notamment pénalisé par la crainte des voyages aériens. Le virus, qui ne tardera pas en Asie a générer une grave épidémie (le SRAS), mêle son influence à celle des avions suicides. Répétition sans que personne n'en prenne conscience ni n'en retienne une leçon à une épidémie qui pourrait un jour s'élever au stade d'une pandémie. Avec les attentats à répétition, dont ceux du Bataclan et de Nice, - Neuf -, la cadence des obstacles est soutenue, sans même parler d'autres péripéties moins mémorables. Les gilets jaunes - Dix -, l'épidémie du coronavirus - Onze -, et désormais la confrontation Russie - Ukraine - Douze - font déjà redouter ce trop probable numéro 13 de cette courte et très incomplète énumération. Pourrait-on un jour éviter de ponctuer par "à suivre"...?
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