/image%2F1844442%2F20250325%2Fob_d86cf8_aaf-auto-vad-summit2025.jpg)
A Berlin, se tient dès aujourd'hui un très important sommet, suite profondément métamorphosée d'un rendez-vous auquel participe depuis longtemps tout ce qui façonne l'activité automobile d'outre-Rhin.
-
---DVSM---
-
- DVSM, 25 mars 2025. -- ALLEMAGNE -- Il suffit souvent de porter une attention au vocabulaire utilisé pour mesurer l'ampleur des transformations du monde et de ses activités. Depuis plusieurs décennies, notre voisin européen avait fait de son automobile une référence mondiale. En Californie, dans les beaux quartiers de Tokyo, ou sur la Croisette, ses hauts de gammes régnaient sans partage. Près des plages de Malibu, ou sur les collines d'Hollywood, Cadillac, Mustang et Corvette n'avaient plus que le profil des affirmations sociales pour presque riches, pâles ombres gommées par des Mercedes, des Audi, des Porsche (seules quelques Ferrari, Jaguar, Rolls relevant le défi)... le top du top, le "must have". Sont alors arrivées des intrusions prenant tout le monde comme par surprise. Musk et ses Tesla jouant sur une sorte d'autre planète. Des trucs un peu super-luxe, super-techno, super pour qui "se la pète" un tantinet. Et dans la foulée, le vent de l'énergie électrique, propre en fonctionnement, beaucoup moins dans la totalité de sa filière, de la terre dite rare de la batterie à la fin de vie que certains croient organisée. Mais en embuscade dissimulée derrière cette vague de surface, une autre nouvelle donne incroyablement plus menaçante. C'est ni plus ni moins la traduction concrète de l'émergence d'une nouvelle puissance industrielle planétaire (pas seulement pour l'automobile). Et selon un phénomène déjà largement constaté dans d'autres domaines, l'irruption d'un camp adverse qui s'appuie en y entrant à toute vitesse sur une rupture technique*. Touchée au vif, le monde de l'automobile allemand réagit. Déjà, ou enfin...? Vocabulaire, nous y sommes...? Le classique "Congrès technique", 25 ans d'âge, est rebaptisé "Sommet de l'Innovation pour la Mobilité". Tout le "beau monde" du secteur y est présent, plus de 400 participants, qui vont écouter religieusement les au moins 50 intervenants. De ce genre de réunion, plusieurs suites peuvent émerger. Comme l'engagement dans d'innombrables palabres, études, évaluations de mesures à prendre, etc. Comme pour rappeler que les mots n'ont jamais soigné les maux. Ou, dans les couloirs, ou pas loin des buffets, des décisions conclues fermement consolidées par pas mal de poignées de mains.
/image%2F1844442%2F20250325%2Fob_e6c3c1_aaf-villes-allemagne-berlin.jpg)
Et le ton est donné par les propos de Hildegard Müller, présidente de VDA, "Malgré la situation économique difficile et les défis géopolitiques, nos entreprises investissent d’énormes sommes dans la recherche et le développement et contribuent à l’avenir d’une mobilité numérique et climatiquement neutre. Les entreprises de l’industrie automobile allemande considèrent cette transformation non seulement comme un défi, mais aussi comme une grande opportunité. Et alors que nos entreprises font la preuve de leur compétitivité, notamment grâce à leur force d’innovation, la situation dans ce pays devient de plus en plus difficile, car le site allemand n’est plus compétitif au niveau international. Mais ce facteur est décisif pour l’endroit où les investissements ont lieu, où de nouveaux emplois et de nouvelles créations de valeur sont créés, y compris lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre des innovations. Trop souvent, les entreprises ne sont plus en mesure de mettre en place de nouvelles installations de production dans ce pays – les raisons en sont notamment les prix élevés de l’énergie, la bureaucratie, les taxes et les prélèvements, ainsi que la lenteur des procédures de planification et d’approbation". Bon sang, il y a dans ce constat des propos qui pourraient s'appliquer à d'autres pays européennes disposant encore d'industries de l'automobile. Espérons qu'au-delà de ces défis de notre époque, ne soient pas oubliés des facteurs élémentaires. Dont l'envie d'automobiles qui s'émousse chez les clients, plus fervents attentistes de belles balades familiales que d'autonomies ou d'attentes à des bornes de rechargement, plus préoccupés par un prix d'accès sans cesse plus élevé, à l'opposé de toutes les évolutions des équipements techniques de cette même époque, que par une techno qui n'est pas au chapitre des attentes. Il y a 40 ans, le Japon paraissait comme le vilain compétiteur venant tout déséquilibrer dans l'industrie électronique grand public européenne. Dont il ne reste rien. Faut-il déjà préparer des marches du souvenir sur les bretelles de nos autoroutes, suite aux conquêtes simples et musclées de BYD (et sillage)...?
/image%2F1844442%2F20241119%2Fob_6711e3_aaf-abase-0-annonces.jpg)