MWC-24, Barcelone. Vive pression des opérateurs pour une nécessaire évolution européenne.

27 Février 2024

À quoi sert l'Europe...? Ne sert-elle pas à s'en servir...? Collision circonstancielle entre télécoms, agriculture et même défense (dans le sens "militaire") pris dans un même tourbillon...

---DVSM---

- DVSM, 27 février 2024. Et si l'Europe et son "Union", si souvent mise en cause, devenait tout et rien que ce que les européens veulent en faire...? Dans le cadre du Mobile World Congress 2024, des voix viennent de se faire entendre. Les patrons de Vodafone, Telefonica, Orange et Deutsche Telekom, que des acteurs majeurs, ont appelé à ce que soient apportés des changements réglementaires rapides et radicaux. Derrière leur noble et respectable motivation, qui revient à "s’assurer qu’ils sont en mesure de continuer à servir leurs clients, à investir dans les réseaux et à innover", se dissimule à peine une inquiétude de plus en plus pressante. Il leur faut vite atteindre la taille critique au regard des marchés mondiaux, qui évoluent comme évolue la planète. Les grandes régions économiques du monde accélèrent le développement de structures d'entreprises (pas seulement dans les télécommunications) qui rendent des secteurs européens, morcelés, bien fragiles.

Curieusement, cette nécessité d'un calibre à l'européenne se fait sentir aussi bien pour le monde agricole que pour la défense du territoire du Vieux Continent, qu'au moins un belligérant fait dangereusement tanguer. Il faudrait "un assouplissement ou d’une amélioration de la réglementation dans des domaines tels que l’attribution du spectre et la consolidation sur le marché" ont martelé les opérateurs, exprimant leurs inquiétudes "quant au fait que l’Europe risque de prendre de plus en plus de retard par rapport à d’autres régions du monde en termes d’innovation technologique et d’investissements dans les infrastructures numériques." Jose Maria Alvarez-Pallete, le patron de Telefonica, n'a pas pris de détour pour affirmer que "les opérateurs européens doivent encore combler un déficit d’investissement d’environ 200 milliards d’euros. Quelque chose ne va pas et nous devons y remédier". L'Europe devrait accélérer bien des choses, qu'elle tend à freiner. Vaste et préoccupant sujet...