Il n'est pas inutile de rappeler ce qu'est avant tout un salon, consacré au monde agricole ou à tout autre domaine. Pas le cirque, pas un musée d'Art moderne, pas la salle Wagram, pas la fête foraine, mais un rendez-vous business...
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- DVSM, 27 février 2024. "Ce n'est pas le cirque...!" a scandé un homme politique important à propos du Salon de l'Agriculture de Paris qui se tient actuellement. Mais ce salon plus que tout autre est pourtant devenu depuis des décennies un lieu de représentation, une onde de lumière dans laquelle le monde de la politique n'a jamais manqué de se faire voir. Les uns après les autres, élus ou candidats y défilent, participant implicitement au championnat de celui qui y déambulera le plus longtemps. Pas le cirque, pire que cela, une véritable plateforme pour du racolage électoral à nulle autre pareille. Pas étonnant, lorsqu'une tension dans un métier se fait très présente, qu'elle finisse par s'y inviter, pugilat ou presque inclus. Pourtant, ce rendez-vous, que l'on pourrait aussi qualifier d'être celui des terroirs, bénéficie d'un pouvoir attractif propre à sa spécificité. Il "boxe" un peu dans la même catégorie que le zoo de Vincennes pour que des enfants puissent y voir en vrai d'autres animaux que des surmulots. Il n'est pas sans se hasarder sur le territoire des foires régionales que viticulteurs et producteurs de produits les plus variés affectionnent particulièrement tout au long de l'année. Les multiples concours qui y sont organisés, comme des Prix Goncourt pour bovins et ovins, en dopent les facettes les plus attachantes, et l'égo professionnellement respectable des primés. Comme dans de nombreux autres événements, c'est le lieu idéal pour que se tiennent des rendez-vous, séminaires, symposiums, enfin... des rencontres entre organisations professionnelles. Mais surtout, nerf de la guerre, sans lequel, économiquement, il n'existe plus rien de tout cela, c'est un lieu et un moment dans lesquels des exposants ont payé (souvent fort cher) surface et aménagements de stands, sur lesquels leur présence n'a qu'un double objectif, doper leur notoriété et réaliser un chiffre d'affaires essentiel justifiant l'investissement.
La venue des politiques dans les salons n'est cependant pas une spécificité réservée à la sphère agricole. Les organisateurs y sont souvent pour beaucoup. Une inauguration ou une visite par une sommité est utile. Elle garantit que le presse sera présente, que des sujets seront diffusés dans les journaux et sur les écrans, relevant ainsi le potentiel attractif et conférant une certaine "classe" à l'événement (allant jusqu'à couper l'herbe sous le pied à d'éventuels organisateurs concurrents). De nombreux salons sont par ailleurs initiés par des organisations professionnelles, parfois même UNE organisation, syndicat de ceci ou de cela, importante dans son domaine, et qui en est en outre le propriétaire. Mais laissant un organisateur dont c'est le métier réaliser concrètement le moment, ce qui nécessite un réel savoir-faire. Il n'est donc pas si sûr que les exposants (qui, au bout des comptes, financent), et les sociétés organisatrices soient aussi heureuses qu'on ne le croit de constater ces quasi colonisations d'expositions qui ne sont ni le cirque, ni le musée du Louvre, devenant des lieux de promotion pour une famille que l'on est certes heureux d'accueillir, mais dans des limites raisonnables.
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