En matière d'infrastructures, voire de grands projets, il est souvent plus facile de poser spectaculairement des premières pierres que de finaliser le bout du bout d'un projet hautement médiatisé. La fibre optique en est là...
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- DVSM, 11 mars 2024. Était-il prudent de lancer un programme visant à doter 100% du territoire de la fibre optique...? Plus on promet, plus on risque de décevoir... Comme il est souvent rappelé qu'un crédit engage son contractant et doit être honoré, il en va de même pour un engagement, serait-il ambitieux, un tantinet politique.: il se doit d'être tenu...! À l'approche des Etats Généraux des RIP (Réseaux d'Initiative Publique), l'Association des Maires de France (AMF) souligne que le plan France Très Haut Débit est loin d'être bouclé. Les élus font part de leur préoccupation, alors que, pointage récent à l'appui, seulement 84% des locaux de l'Hexagone sont éligibles à ce moyen de transmission de données. Si l'ARCEP fait bien état de 37 millions de bâtiments raccordés ou raccordables, pour particuliers comme entreprises, les maires soulignent que les 100% de fibre est un objectif qui doit rester de mise dans ce dossier. Voire. La fibre qui est, souvent par une innocente ignorance, décrite comme "plus rapide", ne permet en réalité" rien de plus"* que des débits bien supérieurs à ceux que peuvent procurer les liaisons par fil de cuivre, était-elle à ce point une nécessité dominante...?
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Auprès du grand public, il faut constater que les installations des lieux éligibles ne sont pas aussi vertigineuses qu'on l'aurait imaginé. La raison en est probablement simplissime. Un consommateur raisonne moins en termes de technicité que par ce qui lui est proposé en contenus (liaisons personnelles, TV et réseaux sociaux inclus). Or, pour de nombreux foyers, la fibre est synonyme de coût supérieur pour contenu identique. Ce qui peut être fort différent pour un utilisateur professionnel. Et si lui sont avancés des arguments articulés autour d'une meilleurs fiabilité, comme par exemple moins de déconnexions, l'usager, pro ou pas, traduit le surcoût comme bien peu acceptable, puisque surtout présenté comme un moyen de compenser des défaillances**. Ainsi se pose le véritable problème, que les opérateurs ne peuvent approcher qu'avec prudence. L'expérience a en effet montré que la durée de vie d'une infrastructure peut vite être écourtée par l'arrivée de nouvelles techniques. Et son amortissement financier également. Dans un passé qui s'éloigne doucement, les transitions entre 2G, 3G, 4G (mobiles) ou RTC, ADSL,(fourniture d'accès) etc., intervenaient dans le cadre de croissances vigoureuses en nombre d'utilisateurs, décongestionnant des réseaux saturés. Ces phases de progression sont désormais du domaine du passé, il n'y a plus grand chose à "décongestionner".*** Ainsi va la fibre...
* Dans un conducteur, quelle que soit sa nature, la vitesse de transmission ne peut physiquement dépasser la vitesse de la lumière, infranchissable (comme dans "l'ether"). Le débit plus élevé de la fibre permet en revanche une "sensation" d'accélération exactement comme lorsqu'un TGV de 100 places est remplacé par un doté de 200 sièges, permettant en un même temps donné de transporter sur la même distance deux fois plus de voyageurs. Certes, la fibre présente un potentiel de "pertes en ligne" qui plaide en sa faveur, aidé de surcroît par les protocoles des générations successives optimisant les procédures de compression et décompression des fichiers (comme faire des voyageurs de nos TGV des lilliputiens, astuce permettent d'en tasser 300 ou 400 là ou de classiques morphologies se sentiraient réellement bien trop serrées.)
** Au spectacle chaque jour contemplé des installations de la fibre, notamment en "aérien", de poteau en poteau, dans nos campagnes parfois battues aux vents, aux routes fréquentées par de massifs poids lourds capables de dériver sur un simple SMS reçu lu, voire répondu par le chauffeur, il est difficile de croire à une meilleure résistance aux facteurs extérieurs de la fibre comparée aux cuivres, qui brillent même par le fait qu'ils sont plus "individuels"... Une fibre arrachée dans la confusion d'une bourrasque ou d'un malheureux coup de volant risque concrètement de rompre la connexion pour une quantité plus élevée de personnes connectées...
*** Toutefois, grâce à un nombre d'abonnés supérieur en fibre par rapport à une connexion cuivre, les opérateurs accéderaient sans doute à une économie d'échelle, qui deviendrait plus sûre encore avec des tarifs "fibres" aboutissant à une baisse concrète à contenus identiques. Plus performant, et moins cher, n'est-ce pas le sens de l'histoire...?
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