ÉCRANS : à boulets rouges...! Le livre présente pourtant des défauts étrangement identiques...!

14 Mai 2024

Du smartphone, de la tablette, du notebook ou seulement du téléviseur, et avec le bouquin en sage, noble et respectable repère, l'écran est soudain sous le feu d'un tir nourri.... Pour des raisons réelles, mais aussi sous quelques accusations ayant bien d'autres origines que les pixels.

---DVSM---

- DVSM, 14 mai 2024. Aïe...! Ouille...! Cessez les feu...! Quand on tient un coupable, on le charge de toutes les accusations disponibles. C'est ce qui arrive aux écrans depuis quelques temps. En particulier celui du téléphone intelligent et connecté. Le composant par lui-même n'est pas épargné, mais c'est quand même ce qu'il véhicule et l'usage qui en est fait qui est devenu le fil conducteur de cette mise sans relâche dans le collimateur des critiques et des médias. D'ailleurs pour beaucoup diffusés via... les écrans. Pour le LCD, ce sont les rayonnements bleutés qui chagrinent. Mauvais pour la vue et pour le sommeil. Il y a du vrai, mais déjà, le thème de l'endormissement et de l'insomnie tombe davantage dans le champ d'une utilisation excessive. A ce souci, il existe un remède bête comme chou. Ceux qui veulent éviter le rayonnement sans perdre ni un appel inopiné ni un réveil matinal peuvent se contenter de placer leur smartphone à l'envers (écran "retourné" face visible sur la table de nuit) et hop...! Fini le rayonnement...! Évacuons dans la même famille des conséquences physiologiques encore plus caractérisées, telles que les dégâts subis par la colonne cervicale, les lombaires, les pouces endoloris par des saisies surabondantes...

En revanche, ces désagréments généreusement attribués aux écrans peuvent aussi se manifester quand la lecture d'un roman sur papier dure longtemps, longtemps... Il y a en effet dans toute librairie des montagnes d'ouvrages assez captivants pour que le lecteur en oublie l'heure, même parfois jusque bien loin dans la nuit, s'abîme les yeux sous un éclairage moyen (avec une lampe LED...?), s'auto torticolise le haut du dos. Et les grignotages acidulés...? Seraient-ils réservés aux smartphonistes...? N'a-t-on jamais vu un passionné de littérature dévorer pages et carrés de chocolat, lisant en s'enlisant dans des jouissances gustatives...

L'écran serait ainsi un piège duquel certains ne peuvent sortir, accaparés par des "posts", des phases de jeu, des visualisations de séries, de photos, de vidéos, enfin, de contenus qui semblent les couper du monde. Mais un excellent ouvrage, imprimé sur un joli couché semi-mat d'un bon grammage, n'a-t-il pas les mêmes propriétés..? "Plongé dans sa lecture... etc..." Il bénéficie cependant d'un classement plus noble dit culturel, à l'opposé de la débauche fatale sous-entendue du bas accessoire numérique connecté. Côté santé, le contenu à la page favorise autant que smartphones ou tablettes une sédentarité hypercholestérologène, déséquilibrant les IMC, précipitant vers la case surpoids, voire obésité, ceux qui s'en servent. A contrario, évoquons dans la catégorie des bienfaits venus de l'écran, certains que les ouvrages en papier ne peuvent revendiquer. Dont le poids et l'encombrement. Pour un petit voyage en TGV, ou un trajet plus long sur un gros porteur volant aux alentours de 10.000 pieds, le pied, justement, n'est-il pas de pouvoir, dans la finesse d'un équipement numérique, loger non pas un bouquin, mais toute une collection...? Car, en partant pour Rio, passé les cinq premières heures de vol, n'est-il pas agréable de pouvoir changer de style, ou de revoir un film culte, ou le concert d'une chanteuse pressentie pour l'ouverture d'un rendez-vous sportif planétaire...? Il serait possible de prolonger cette suite de comparaisons. Observons seulement que l'écran, au sens large, tombe surtout dans ces rejets faciles de la nouveauté, dans le sillage de ce qu'un Thiers pensait des chemins de fer naissants.