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Combien de temps pour lire un SMS, une brève dans un journal, ou le dernier Prix Goncourt...? L'étrange épidémie du temps de lecture fait-elle l'impasse sur le temps de réflexion induit...?

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- DVSM, 11 mars 2025. Et la maîtrise de notre langue, dans tout ça...? De plus en plus souvent, apparaissent sur les écrans des liens invitant à prendre connaissance de contenus dont, pour peut-être rassurer le lecteur putatif, lui garantissent qu'il ne manquera ni son train régional, ni son rendez-vous professionnel, ni l'heure de regarder sa série... Peut-être est-ce ici une vision excessive de ce qui, pour beaucoup, n'est qu'un détail. Cette habitude en progression vient pourtant enfoncer à sa façon le clou du désastre infligé à notre langue (et à celles des autres, chez eux) par les usages numériques. Parcourir les écrits sur les réseaux sociaux provoque soit l'effroi de ceux que l'on décrit sans doute comme des individus "vieux jeu", soit une violente indifférence de la part de tant d'autres. C'est oublier que le langage écrit est le plus élémentaire des instruments d'une communication qui "restent" (puisque les paroles s'envolent*), et que rien dans ses rouages, même dans ses irrégularités les plus rebelles, n'obéit  à autre chose qu'une logique élémentaire. Et certainement pas à une volonté méchante de compliquer la vie des potaches à l'heure de la dictée. Des recherches et des réflexions ont de tous temps été menées pour tenter d'accélérer dans la parole le moyen de dire vite ce qui doit être compris de manière juste (la phraséologie très codifiée appliquée dans les échanges entre tours de contrôle et équipages dans les cockpits d'avions en est une illustration). Essentiel pour éviter les catastrophes, pas seulement dans le ciel, mais sans un immense succès pour ceux qui se causent. Probablement parce qu'à la différence avec les instruments électroniques et numériques, l'individu ne se dote pas encore régulièrement de nouveaux processeurs, plus puissants, plus rapides, mais reste "naturellement" un peu figé dans sa désespérante conception physiologique. Ainsi, l'écrit s'inscrit dans un mécanisme différent, qui implique réflexion et façonnage. Inutile ici d'aller plus avant dans cette considération relative à une lecture, que chacun mène d'ailleurs à son rythme, depuis les méthodes le lecture rapide (efficaces mais assez pénibles pour la vue) à la formation des mots dans les circuits de l'esprit. Ces évaluations des temps de lecture deviendront-elles une norme, une obligation, comme l'affichage de l'origine pour une tranche de viande bovine, et pourquoi pas une date limite de lecture...? (Quelques obligations qui pourraient cependant s'appliquer utilement à quelques documents ou imprimés administratifs, voire à des contrats d'assurances, de location et des conditions de garanties...!) En outre, un lecteur est-il d'ores et déjà fondé à engager une procédure en réparation d'un préjudice, s'il a mis 4 minutes à déchiffrer un contenu supposé absorbé en 2 minutes et 57 secondes...?

* Les paroles s'envolent moins depuis qu'elles s'enregistrent et se réécoutent ou se rediffuse à qui mieux mieux ....

 

- DVSM, en savoir plus...

Tag(s) : #- TENDANCES, #- INQUIÉTANT...?, #- A LA UNE
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