NOS MODÈLES qui s'effilochent... L'Allemagne devient-elle l'exemple à ne surtout plus suivre...?

15 Janvier 2024

Enfin...! Notre voisin d'outre Rhin si souvent montré comme une référence devient le contre exemple de la réussite, si l'on en croit les constats en hauts lieux et les médias qui aiment bien les suivre.

---DVSM---

- DVSM, 15 janvier 2024. La France adore se donner des modèles. Voire chercher à les imiter. Il y a bien longtemps, certains n'avaient de cesse que de souhaiter mettre en oeuvre une "expérience à la chilienne". Souvenir de boomers, vite sorti des références puis des mémoires quand cette "expérience" a finalement localement tourné au vinaigre. Depuis peu, c'est le Danemark qui s'élève en rang de la bonne inspiration (pays qui n'est pas dans l'euro, n'y étant attaché que dans une fourchette du style de notre ex-serpent monétaire européen). Mais avec l'Allemagne, c'est un autre registre. Déjà, avant sa réunification historique, il ne se passait guère de temps sans que l'on entende évoqué "le miracle économique" de cette Allemagne fédérale. Laquelle l'est toujours (fédérale). Les fidèles de ce site/blog ont peut-être en mémoire des incitations à la prudence dans des comparaisons n'étant certainement pas raison. Comment ne pas rappeler quelques repères incontestables. Après le conflit 39-45, ce pays a réussi à se reconstruire à une vitesse jugée impressionnante, à l'aide toutefois de quelques ficelles et atouts, dont des moyens résultant -historiquement reconnu- des attitudes parfois peu très appréciées de la part des puissances locales avec le Reich (peut-on évoquer, à titre d'exemple, le long feuilleton de BMW et de la famille Quandt) . Et des soutiens venus aussi de l'autre rive de l'Atlantique. Mis à part ces "détails d'après guerre", nos cousins germains ont eu le privilège de se voir privés de développements militaires, et donc économisant les budgets s'y rapportant. Pendant que la France de cette même époque, elle aussi largement détruite et en devoir de se reconstruire, enchaînait conflit armé en Indochine, puis les "événements" d'Algérie.

Dans les temps bien plus récents, se sont des spécificités naturelles qui l'ont aidé sur la voie de bien des succès. En tant que puissance "tout court", sa population d'environ 20% supérieure à celle de l'Hexagone sur un territoire d'environ 20% moins grand lui ont procuré une sorte d'avantage numérique auquel s'est ajouté le privilège d'une panoplie de ressources naturelles (minerais) sur lesquelles ont pris corps des industries puissantes. "Labourage et pâturage", ces deux mamelles de la France chères à un célèbre monarque n'ont pas apporté les mêmes opportunités. Pire que la loi du sol, c'est la très injuste loi du sous-sol. Faut-il aussi évoquer ce qui peut entrer dans le cadre d'un "tempérament". Très aux ordres de dirigeants politiques, l'Hexagone a fièrement créé des succès hélas invendables (faut-il revenir sur le gouffre financier du Concorde) et s'est concentré sur des idées peu lucratives, comme des industries de l'automobile axées sur le populaire. Outre-Rhin, des industriels raisonnant en termes de profitabilité, ont préféré se consacrer à des automobiles si performantes et si fiables qu'ils en ont vendus partout sur la planète. Il serait possible de poursuivre se survol des différences (ici forcément trop court, incomplet et de ce fait, avec un soupçon d'inexactitude partielle).

Soudain, les faiblesses d'une Allemagne qui n'est plus aussi triomphante remontent à la Une des actualités. Des signes avant-coureurs n'ayant, au fil des années, peu ou pas été réellement commentés. A l'image, simple exemple, de l'incroyable et croustillante épopée du chantier du nouvel aéroport de Berlin, qui accumulé des années de retards et collectionné les chapelets de magouilles qui font passer nos meilleurs profiteurs "économico-politiques" pour du menu fretin. A l'heure présente, le commerce allemand dans ce qu'il a de plus majestueux se noie dans un océan de comptes rouges. On s'inquiète, de Cologne à Hanovre, de Hambourg à Nuremberg, de ce qui pourrait advenir des centres de villes en voyant les ténors d'hier enchaîner leurs dépôts de bilans. Et pour ne rien arranger, des industriels qui n'avaient rien compris à leur propre film ont laissé entrer le loup dans leur bergerie, Tesla fabriquant ses voitures à batteries en banlieue berlinoise, comme si nous laissons s'installer des usine Lockheed-Martin dans la campagne de Blagnac. Stop, assez de mauvais ressentis , n'en rajoutons pas dans les repères inquiétants. Et surtout, évitons l'erreur la plus atroce qui serait de se réjouir de cette Allemagne qui trébuche.