ELECTIONS : sans le secours du numérique, les élections tournent au désastre démocratique.

"A voté", c'était avant. Le refrain le plus entendu ce matin est "n'a pas voté". Lumières sur un double scrutin aux prolongements obscurs, sans entrer dans des subtilités strictement politiques. 

- DVSM, 21 juin 2021. Déconvenue face aux résultats des régionales et départementales...? Pas d'hypocrisie...! Le décalage entre le quotidien de la population et les illusions d'un monde politique dépassé est flagrant. Depuis 20H00 et quelques minutes hier soir, les analystes rament pour tenter d'expliquer, les politiques renouant avec leurs traditionnelles manifestations victorieuses, un ton au dessous quand même, pour une fois.  Et de temps à autres, se glissent quelques interviews "trottoir" dans lesquelles la distance qui sépare les faits et la population, notamment jeune, se mesure en années lumière. Cette litanie classique des soirées électorales fatigue à elle seule les spectateurs, un excellent point pour les plateformes de streaming, Netflix et les autres. Mais alors, toute considération politique mise à part, que s'est-il donc passé...?

Une trahison des sondages ? Mauvaise pioche...! Ils indiquaient des scores et des rapports de force, absolument pas concrétisés dans les urnes. Les sociétés sondeuses risquent d'avoir fort à faire pour se justifier. Pourtant, elles ont fait correctement leur travail. La preuve, toutes donnaient des probabilités se recoupant dans les grandes lignes. La réalité est fort simple. Méticuleusement, les spécialistes des sondages ont mesuré les positions d'ensembles représentatifs de la population, tandis que les urnes n'ont recueilli que celles d'un tiers de cette population. La conclusion politique devrait peut-être se traduire par le fait de constater que, telles qu'elles sont conduites, les élections n'ont plus une valeur représentative. A ces acteurs de la politique de conclure sur la légitimité de représentants élus par des votants très clairsemés (30% de suffrages exprimés par 30% des inscrits, est-ce assez pour imposer des décisions...?)

Sur les notebooks, tablettes ou smartphones, ne serait-il pas plus commode de participer à une vie démocratique enfin correctement adaptée à la vie quotidienne du présent...?

Mais alors, comment faire pour que les électeurs comprennent les enjeux et acceptent de se mouvoir pour se prononcer...? Se mouvoir, l'un des ingrédients clés est peut-être sous-estimé. Ne faudrait-il pas en finir avec cet archaïque déplacement vers des classes d'écoles transformées en bureaux de vote et en venir à cette communication en ligne par laquelle tout se réalise de nos jours, de la lecture des plaques d'immatriculation par les radars jusqu'aux obligations fiscales de chaque individu ou foyer...? Les vieux arguments "contre" déjà avancés il y a bien longtemps sont devenus des obstacles à une vie démocratique sans doute handicapée par d'autres pépins (comme ces votes dont les résultats n'ont pas été suivis par les élus*). Nous avions déjà évoqué ces réticences obsolète dans une info à lire ou relire ici. Mieux encore, l'adoption du vote en ligne pourrait amplifier les rouages démocratiques, en ne limitant plus le scrutin à une seule journée, mais à une période plus longue (une semaine par exemple), et même en permettant la modification d'un vote en fonction des résultats se concrétisant en temps réel. Sans oublier les possibilités de vote en ligne pour ceux qui sont hors de chez eux, en week-end à Juan-les-Pins ou en déplacement professionnel à l'autre bout du monde. La vie démocratique sera-t-elle la dernière servie en matière de progrès techniques...?

Il reste qu'il y a aussi des éléments de pure politique dans les résultats des scrutins d'hier. La technique, ou son absence de plus en plus criante, n'est pas seule en cause. Mais ces éléments ne font pas partie des sujets de ces pages. 

* En Loire Atlantique, par exemple, où le référendum, favorable à la réalisation de l'aéroport de Notre-Dame des Landes, a été bafoué, est une "brillante" illustration de ce qui conduit des citoyens à ne plus voter, puisque leur choix n'est pas respecté.  

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