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De cette histoire dont on ne connaît pas la fin, certains déduisent déjà que le Ministère du Travail pourrait être transféré à Lourdes… ou à Pau, à cause de son célèbre coup.
L'édito d'Yves Dupré.
Il était une fois un opérateur de téléphonie au logo rouge vif qui n'avait peut-être pas parfaitement anticipé le profond changement d'époque dans son domaine. Sous la houlette d'un nouveau propriétaire, conquérant mais près des chiffres, et même de ses chiffres pour être précis, il se retrouvait contraint d'envisager un calcul plus pertinent de ses structures, et de ce fait, de prévoir la reconfiguration de ses équipes, en réduction d'environ 5.000 postes. Dans d'autres maisons aux logos différents, tirant sur le bleu turquoise ou l'orangé lumineux notamment, chacun observait, non sans un certain émoi (pour ne pas dire "et moi ?"). La multiplication des boutiques n'étant plus, mais alors plus du tout, de circonstance, on de demandait… Non sans repenser aux équipes de Virgin Megastore, de Surcouf, de The Phone House… enfin, on ne va pas refaire la liste.
C'est alors que l'on entendit dans un onctueux soleil couchant de début d'automne comme le sifflement d'une locomotive, ou d'un TGV. En effet, il était une fois un fabricant de ces engins sur rail qui n'avait peut-être pas anticipé le profond changement d'époque dans son domaine. Il se retrouvait soudain contraint d'envisager un calcul plus pertinent de ses structures et, de ce fait, de prévoir la reconfiguration de ses équipes, en réduction d'environ 400 postes. Mais en à peine plus de temps qu'il en faut pour que passe un TGV devant quelques vaches spectatrices, les sifflements avaient cessé, grâce à l'arrivée non de Zorro, mais de l'Etat.
Quel beau geste ! "On a sauvé Alstom Belfort !" n'ont pas manqué de s'écrier alors bien des citoyens sensibles à la réaction rapide et efficace du pouvoir dans le problème des salariés constructeurs des locomotives. Salariés qui ont eu bien de la chance, car ce sont les autres, comprenez les contribuables, qui au final régleront la note pour financer des équipements dont on se demande s'ils étaient réellement utiles, d'autant que si l'on en croit les nombreuses informations qui se sont propagées depuis quelques saisons, les lignes de TGV ne sont pas rentables (certaines même très déficitaires avant même d'être entrées en service), que le réseau ferré classique perd lui aussi de son utilité et de ses clients, qui préfèrent l'auto, plus souple, ou l'avion, moins cher, et que côté bus électriques, la facette subvention devrait mettre beaucoup d'huile dans les rouages. Les profonds changements, c'est comme ça.
Pour 400 emplois menacés, la décision, prise selon certaines mauvaises langues, parce que l'on est en période préélectorale (franchement, quel rapport ?), laisse filtrer un immense espoir pour d'autres, ou naître quelque amertume.
Dès lors, et par goût des comparaisons, combien de forfaits SFR l'Etat va-t-il commander à l'opérateur pour garantir les emplois de ces 5.000 collaborateurs désormais entrés dans une phase de grandes incertitudes ? Et que l'Etat n'a-t-il multiplié hier de telles largesses pour contrer les vagues de chômage enregistrées depuis des années ? Les anciens de Virgin, de Surcouf, etc. ont de bonnes raisons de comprendre ces propos.
Question annexe : il est indispensable pour toute commande de l'Etat que soit respectée la procédure des appels d'offres. En dépit des assurances annoncées en haut lieu sur ce point (les commandes seraient celles de marchés déjà passés par cette étape), nul doute que ce point va être examiné à la loupe. Des concurrents comme par exemple Siemens pourraient-ils revendiquer le droit de faire à leur tour leurs propres offres sur cette même commande de matériel roulant ? Pour les initiateurs de ce train de mesures, la question ne se pose pas, pour d'autres, il semble que justement, cela soit toute la question. Une initiative à suivre…