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Electronique et numérique : un bébé en partie lâchement abandonné ?

APRES AVOIR PLUS QUE LARGEMENT PROFITÉ DE SES APTITUDES ATTRACTIVES, TROP D'ENSEIGNES SEMBLENT TOURNER LEURS TALONS SUR L'ELECTRONIQUE DE LOISIRS, LA CORNE D'ABONDANCE N'ÉTANT PLUS CE QU'ELLE ÉTAIT. INGRATITUDE !

L'édito, par Yves Dupré

Doucement, mais sûrement, l'électronique de loisirs s'estompe. Pas au point de disparaître, mais tout de même, la question peut être posée : a-t-elle encore la cote ? Cette perte d'influence a un côté paradoxal. Jamais les techniques numériques n'ont été aussi présentes dans une vie quotidienne qui s'en trouve bouleversée. Les plus grands mouvements de la société, au sens le plus large du terme, subissent ce qui restera dans l'histoire comme l'une des grandes mutations planétaires, au même titre que l'avènement du machinisme ou l'apparition de l'électricité. Et pourtant, cette imprégnation dans le quotidien s'accompagne de mouvements bien concrets. Dans l'industrie d'abord. Il suffit de compter les groupes de premier plan qui se sont retirés du bien électronique principal, le téléviseur. Cette fenêtre sur le monde qui a constitué à elle seule l'une des évolutions les plus en pointe de l'ère moderne ne fait tout simplement plus recette, autrement dit, n'apporte plus les profits nécessaires à la poursuite de sa production. Le mouvement est d'ailleurs confus. Il se fond dans un immense chassé-croisé, amorcé il y a bien longtemps, entre constructeurs. L'occident (Europe et US) s'est fait déposséder il y a un quart de siècle du marché par l'industrie nippone, à son tour mise à mal par les offensives conquérantes de quelques groupes coréens, lesquels commencent à avoir beaucoup de mal à contenir les ardeurs chinoises. La tendance ne s'arrête pas au secteur de la TV. Les notebooks, les smartphones, les tablettes, et d'autres lignes, hier encore portées par un flamboyant succès, traversent des turbulences dont tout le monde ne sortira pas indemne. Alors que la photo, devenue numérique après avoir été chimique pendant plus d'un siècle, se retrouve face au même goulet d'étranglement, lequel dans ce secteur comme dans les autres ne laissera probablement pas passer tous les acteurs.

Electronique et numérique : un bébé en partie lâchement abandonné ?

Une réalité ressentie dans les points de vente

Les responsables des grandes enseignes savent tout cela, qu'elles soient généralistes ou spécialisées. Et leurs pas se dirigent avec une infinie prudence. L'arrivée de la literie chez Darty n'est qu'une infime illustration de cette réaction. Que l'on peut observer avec, pardon de l'exprimer d'une manière aussi crue, une certaine amertume. Car quand l'électronique de loisirs était capable de drainer des chalands par milliers, on ne se privait pas d'en garnir les pénétrantes, d'en surcharger les rayons, d'en faire les choux gras de la moindre promotion. Combien de kilos d'endives, de plaques de cuisson ou de canapés convertibles ont fait tourner les sorties de caisses parce que des consommateurs avaient été attirés par des téléviseurs à prix plancher, des lecteurs de DVD moins chers que de petits gigots d'agneau ou des APN alignés sur le tarif "familles nombreuses" !

Il n'est bien sûr pas question de critiquer des gestionnaires dont l'équilibre des entreprises qu'ils pilotent ne peut être que prioritaire. Mais le mouvement de repli a pour inconvénient d'escamoter à la vue des clients des équipements qu'ils finissent par ne même plus connaître. C'est une spirale négative, dans laquelle la base de tout commerce, en croissance ou stabilisé, reste ce que l'on appelle le marketing de l'offre. Comptons, au fil des années, les produits et rayons qui, de la hi-fi à l'électronique embarquée –nous n'allons pas faire la liste-, se sont réduits puis quasi volatilisés, et ne nous plaignons plus de volumes en périls et de CA en zones dangereuses. Ajoutons cependant qu'au moins une enseigne qui mérite d'être citée, Boulanger, sans doute non sans quelques efforts, maintient une vision globale du panorama EGP-Numérique. Ce qui justifie la réflexion d'un visiteur entendue tout récemment dans l'un de ses (beau et grand) points de vente de province : "C'est tout de même autre chose que chez…" . Là, pas de nom cité. Nous pensons comme ce chaland.

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Tag(s) : #- Edito par Yves Dupré
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