- ENERGIES (2) et économies, quand le supposé "mieux" devient le probable ennemi du bien.

31 Octobre 2025

Automobiles, éclairage, habitat... En quelques décennies, en particulier dans l'Hexagone, les réductions d'utilisation des ressources énergétiques ont d'ores et déjà été colossales. Merci aux chapelles écologistes donneuses de leçons de bien vouloir modérer leurs ardeurs...

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- DVSM, 31 octobre 2025. Les anniversaires ont une vertu, celle permettant de mesurer évolutions et chemins parcourus. Il y a pile 70 ans, au mois d'octobre 1955, naissait la DS.Citroën. Ce qui, pour les passionnés, collectionneurs et autres amateurs du passé, vient de donner l'occasion de multiples évocations. Parmi celles-ci, la version la plus aboutie de cette automobile qualifiable de légendaire, la version "23 à injection" a eu droit à bien des honneurs. Avec, malgré toute l'admiration qu'ont pu lui porter des milliers d'admirateurs, la mention -largement pardonnée- d'une consommation de carburant non négligeable. "On faisait du 13 litres aux 100.!" ont souligné certains, qui d'ailleurs, "les font" toujours au volant de leur cher (oui, bien belle cote) collector. Cet appétit, qui était proche de celui des "grosses cylindrées" jusque dans le cœur des années 1970, impose un exercice de mémoire ou de recours à quelque documentation. En réalité, il y a un demi-siècle, bien des automobiles moyennes affichaient une soif d'un niveau comparable. On en est loin désormais. L'ensemble du parc, s'il est à motorisation thermique, absorbe 40 à 50% de moins de carburant, tout en soutenant des vitesses moyennes élevées. Constat facile à faire ne serait-ce qu'en s'offrant une promenade sur une autoroute allemande, où personne ne dit rien à ceux qui osent en sillonner les longs rubans à 150, 160, 170 km/h (la vitesse étant libre sur à peu près la moitié du réseau autoroutier de notre voisin). N'en rajoutons pas en soulignant que ce recul de consommation se constate sur des véhicules qui, pourtant, se sont singulièrement alourdis (sécurité passive), élargis (puisque la taille moyenne des individus s'est développée), et qu'outre des sièges, de vitres et de rétroviseurs électrifiés, nombre de ces véhicules utilisent à longueur de temps leur climatisation (pas seulement l'été, ne serait-ce que pour éviter les périlleuses buées hivernales). Amorcées et encouragées par l'ambiance des crises pétrolières, ces réductions de consommation sont aussi le résultat d'améliorations multiples des moteurs, des aérodynamismes.

Dans les années des magasins de France et d'ailleurs, la réduction des consommations est tout aussi spectaculaire. Comme chez les particuliers et dans l'espace public, l'éclairage se fait désormais avec des lampes essentiellement de technique LED, qui non seulement, à flux lumineux comparable, absorbent 3 à 5 fois moins de nos précieux watts et, de plus, grâce à des durées de vie sans commune mesure avec les générations antérieures, amplifie les réductions. Au niveau de l'habitat, si les normes récentes permettent, en principe, des ambiances confortables avec des niveaux d'énergie absorbée très modestes, le repli ne date pas d'hier. Puisque dans ces mêmes années 1970, une vogue du "tout électrique" a généré un parc dans l'individuel comme le collectif fort bien isolé. Si de nombreux ménages occupant des pavillons de ces années fort heureuses pour les rois de l'or noir, périodes au cours desquelles, croissance démographique aidant, la construction a été parmi les plus actives, ont converti leur chauffage en un mode moins onéreux que celui du kilowattheure électrisé, leur addition au parc des logements récents impose de constater que les célèbres "passoires" ne représentent plus qu'une fraction du parc total, lequel est aujourd'hui, à température ambiante comparable, globalement bien moins gourmand en énergie. La liste des points conquis dans le même sens pourrait s'allonger. Est-il donc encore de bon aloi de placer dans une atmosphère anxiogène permanente des millions de consommateurs, déjà assez perturbés par le montant des factures d'électricité, de gaz ou de plein de fioul, et implicitement accusés de gaspillage...? Et qui, alors que les informations relatant une chute sévère des cours de l'or noir, n'en voit guère la couleur, justifiant la douloureuse expression du "coût de pompe"...?