"TRUMPERIES" sur les économies...! Au-delà d'un temps qui change, les repères ne sont plus valables...

Une fois encore, une fois de plus, les secousses entre nations remettent en pleine lumière des évaluations qui survivent sans raison, comme celle des puissances économiques. 

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- DVSM, 5 avril 2025. Se mesurer à autrui est un comportement aussi ancien qu'auto mensonger. Quand le présent s'anime...! La cascade des taxes "balancée" il y a quelques jours à l'endroit de tout ce qui n'est pas l'Amérique par Donald Trump aura eu au moins une vertu, celle de renvoyer aux uns et aux autres l'image de leurs forces et surtout de leurs faiblesses. Dans cette projection tous azimuts, la France et l'Europe (et leurs responsables respectifs) perçoivent soudain à quel point leurs capacités à répliquer s'avèrent infinitésimales. "Répliquer" n'est d'ailleurs qu'une éventualité bien trop souvent évoquée dans la turbulence du moment. Telle toute vérité, le fondement des mots de ce président fraîchement et chaleureusement élu est bien de celles qui blessent. Etonnant, dans cette ambiance, à quel point des analystes et décisionnaires s'affirment capables de dessiner ce qui, bon ou mauvais, va découler des mesures annoncées (ou de ce qu'il en restera, dans la pratique), alors que ces mêmes virtuoses de l'économie n'ont pas eu, depuis des décennies, ce qu'il fallait de talent et de compétence -devrait-on dire "de flair"...?- pour mesurer nos propres évolutions et leurs conséquences. L'un des vecteurs majeurs de ces ratés se trouve dans les affirmations de puissances sans réelle... réalité. C'est du mensonge à soi-même. "La France, cinquième économie mondiale" a-t-on entendu au fil des décennies, devenant doucement "sixième" puis "septième" au gré de réalités surgissantes (et au-delà de 25ème dans l'art pourtant élémentaire d'apprendre à ses bambins à lire, écrire et compter..!). C'est en effet la taille des marchés, déduite des tailles des populations, qui a longtemps servi de ligne d'horizon dans cette vision. Ligne de vision devenant ligne de fuite alors que des rapports de puissance se transformaient. Parce que d'une part, la seule population ne pouvait plus être seul point focal. Les niveaux de vie et de consommation sont devenus des étalons inédits. À pondérer cependant de forces, donc puissances, plus stratégiques que numériques. Chacun le comprend, plus rien ne s'évalue "comme avant". Il y a un demi-siècle, alors que les concepts de puissances coloniales avaient totalement sombré dans un passé pas toujours bien vu, les 125 millions de Japonais parvenaient à devenir des acteurs mondiaux dominants dans des activités telles que l'électronique grand public ou la photographie. De son côté, la Corée du Sud, riche d'une population inférieure à celle de l'Hexagone, a réussi quelques années plus tard à devenir un maître absolu, (conception et production) des horloges dans les domaines très pointus de certains composants, semi-conducteurs, écrans, etc.* En Europe un trio, Allemagne, France et Grande Bretagne, enrichi d'acteurs moins grands mais de niveau économiquement comparables (Bénélux, puis Italie, Espagne et Portugal) constituait à lui seul un ensemble capable dans ses dimensions et ses standards de vie, de se placer dans le haut du panier mondial (notons que Bruxelles n'a même pas été capable d'éviter la fuite de l'un de ces trois piliers). À la condition d'avoir ses spécificités. Et voilà que les US se réveillent, parce que le monde poursuit sa transformation. Il n'y a aucun doute quand au fait que le facteur moteur de ce réveil un peu brutal se situe principalement dans ce qu'est en passe de devenir la Chine. Une marche vers un statut dominant, en population et économiquement. Ce que les USA ne peuvent supporter sans réagir. Dès lors, tout le monde se sent (et est) visé. Ne s'en sortirons que ceux qui sont le mieux armés pour ce défi. 

* Cette réalité montre que, selon une vieille tradition bien française, déjà en vogue sous Colbert, courir derrière ce qu'ont réussi d'autres reste moins efficace que de posséder, développer, promouvoir et (surtout) vendre des créations bien à soi. La course pour recoller aux créneaux des batteries, de l'IA, et quelques démarches du même esprit, ressemble à celle qui avait animé sans succès la tentative de refaire un retard pour les chaînes hi-fi, les magnétoscopes etc.. 

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