INDUSTRIE, on ne réinvente pas le téléviseur à l'infini. Ni un autre équipement, tout rêve excepté...

Certains peuvent en rêver, mais les révolutions ne se multiplient pas à l'infini. Sans une réelle justification, perceptible au-delà des seuls renouvellements de parcs installés, les ambitions se brisent sur les réalités les plus concrètes.

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- DVSM, 7 avril 2025. "C'est tout le parc qu'il faut renouveler"... Tel était le discours des industriels dans le domaine du téléviseur, il y a un quart de siècle. Dans le grand séisme où se sont mélangés le plat, le numérique, la haute définition, la multiplication des sources... La perspective était juste, chacun, dans le public, sentant qu'il fallait aller bien au-delà de ce qui avait été réalisé dans ce domaine. Le tout coiffé par la menace de ne plus rien voir du tout... La lourde fabrication d'un tube cathodique aboutissant à un produit encombrant était devenu un quasi symbole d'échec. Qui ne rêvait intuitivement d'une sorte de grand tableau accroché au mur, diffusant des images d'une qualité à ne plus pouvoir les quitter des yeux...? C'est fait. Le rêve est devenu réalité. On ne change plus rien, toute conquête supplémentaire ne serait qu'une onéreuse quête de l'inutile. Cette leçon du téléviseur et de son industrie n'a pourtant pas été observée par les acteurs d'autres domaines, les industriels semblant rester parfois hypnotisés par cette juteuse conception de tout marché n'autorisant une suite d'activité vigoureuse qu'en en arrivant à tout changer. 

Un niveau de développement optimal atteint rend aux yeux des utilisateurs, donc les acheteurs, l'achat d'un renouvellement justifié qu'en cas de "belle" mort d'un objet possédé. Ce qui se traduit par les chiffres. On ne vend guère plus de téléviseurs en France qu'il y a une quarantaine d'années. L'évolution étant similaire sur d'autres territoires, modestes spécificités locales mises à part. Le summum de la petite lucarne, dans l'immense et pesant carton des dernières pages de gloire du cathodique, n'est plus qu'un souvenir anecdotique. Le "géant" de 36 pouces, (photo) top du top de l'acquisition du foyer, ne peut même pas être comparé à cet actuel petit plat du même calibre, juste bon pour la cuisine ou la chambre des enfants. Au salon, le 50 pouces d'une très haute définition ne fait plus sensation que par un étrange paradoxe. Des utilisateurs sont encore assez nombreux à y regarder des épisodes de ce Columbo déjà vus et revus quand, en 1986, le stade Azteca de Mexico couronnait Maradona et ses Argentins de leur victoire au Mondial de football. 

Les expériences de la 3D, des dalles courbées, ont été des tentatives de tout remodifier dont les limites ont vite été atteintes. Tout progrès onéreux se doit d'être hautement justifié.

Tout changer pour tout renouveler, autrement dit, revendre l'intégralité de ce qui est en service, est inscrit, tel un graal éternel, dans les projets de nombreux groupes sur tous les continents, avec les faiblesses et les défaillances que l'on sait. L'automobile en est actuellement l'objet, et plus ou moins la victime, parce que le changement (électrique) n'apporte pas à l'utilisateur une véritable amélioration dans son utilisation. L'avion est aussi dans cette même logique hasardeuse, avec tous les dangers d'échec qui en découlent, dans le civil comme dans le militaire. Il ne faut pas s'y tromper, les espoirs de réindustrialisations, sur plusieurs continents, reposent très, voire trop, sur ce mirage où tous les coûts sont à prendre.

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