
Contrairement aux idées reçues, les équipements électroniques neufs ne remplacent pas que des vieilleries en défaillance définitive. Loin de là…!
- DVSM, février 2019 – La moitié seulement de ce qui passe par les "sorties caisses" des points de vente succède à un produit hors d'usage. Voilà qui ne va pas dans un sens favorable aux adeptes intégristes de cette fâcheusement célèbre obsolescence programmée, dont la réalité est pourtant proche de celle du dahu*. Ainsi, un quart des produits achetés neufs vont vers le premier équipement des ménages ou des individus. Et, comme le souligne GfK, environ 25% des appareils neufs sont achetés alors que des anciens fonctionnent encore. Ce mode de consommation alimente le multi-équipement (le téléviseur du salon devient celui de la chambre ou de la maison de campagne, le smartphone de papa devient celui de fiston...).
Le souhait de posséder un équipement neuf naît de mille et une circonstances. L'une d'elle, très fréquente, est le changement de logement. Selon diverses estimations, au moins 4 millions de ménages changent de résidence chaque année. En seulement 5 ans, près de 20 millions de foyers sont entrés dans de nouveaux murs, une bonne occasion d'acquérir un téléviseur plus moderne (pareil pour l'électroménager), au look plus tendance, dont la compatibilité** est plus pertinente avec ce qui se diffuse. Dans le domaine de la mobilité, les évolutions sont aussi rapides. Mais devrait-on, juste dans une attitude généreuse, rester avec les systèmes d'exploitation d'il y a 5 ans ou plus, pour les smartphones ou tablettes (d'autant que ce matériel reste totalement fonctionnel)…?
* La malicieuse et supposée manœuvre des industriels préparant une fin de vie volontairement écourtée des équipements est un marronnier apprécié de certains médias. Elle est pourtant bien peu réaliste, et serait plus complexe à mettre en œuvre qu'on le croit. En revanche, il est bien réel, surtout en électronique, que l'évolution rapide des équipements, des composants qui les animent, de leurs modes de fabrication, rend souvent quasi impossible (et délirant en termes de coût) des réparations sur des produits ayant déjà quelques années d'âge.
** Si les obsolescences dites programmées ont été reprochées aux industriels, les changements de standards sont moins évoqués, alors qu'ils provoquent des actualisations absolument obligatoires pour les utilisateurs. Pour les téléviseurs, les passages au numérique, puis aux diverses étapes de la HD, ont imposé des renouvellements de matériels installés (et/ou l'acquisition d'adaptateurs), mouvements bien perçus par les marques et leurs groupements, soulignant à chaque fois et avec un optimisme jamais dissimulé, qu'il "s'agit de renouveler l'ensemble du parc…".

