
Une nouvelle famille de produits est née, rangée sous le label "mobilité urbaine", un peu court et un peu à côté du sujet. Mais à la source de préoccupations fort inédites.
- DVSM, janvier 2019 - Bizarrement en cohabitation avec les ordinateurs, les téléviseurs et la musique haute résolution (quand elle n'est pas oubliée), la mobilité qualifiée d'urbaine est en réalité la conjonction entre des moyens de déplacement originaux et des instruments de loisirs physiques transposant sur la terre ferme des exercices cousins de la glisse. Équilibre, petits exploits, la musique des Beach Boys n'est pas loin. Cela tombe bien. En effet, la TV, les smartphones, les notebooks se vendant plutôt moins bien, les objets connectés ne se vendant toujours pas réellement beaucoup mieux, il serait stupide de critiquer les responsables de rayons proposant les objets de cette mobilité d'aujourd'hui pour redonner de la vigueur à leurs sorties de caisses.
Néanmoins, l'apparition de ces équipements n'est pas sans quelques répercussions tous azimuts. Adoptés par des personnes circulant en ville, ils soulignent la lenteur désespérante des transports en commun (en plus de l'aptitude connue à la propagation des affections virales) et le sort de plus en destructeur fait à l'auto... urbaine. Sans ces petits inconvénients, ils n'auraient pas d'utilité. Mais, sans législation propre, des utilisateurs les utilisent pour se propulser à des vitesses soudain bien élevées, dangers à la clé, aussi bien sur les trottoirs que sur les chaussées. La collision entre un cycliste qui grille un feu rouge et un trottinettiste en train d'envoyer un SMS et n'ayant de ce fait rien vu venir n'est plus un séquence imaginée par un scénariste débile. Mieux, une séquence télévisée en a même montré un exemplaire (et son utilisateur) circulant à plus de 80 km/h sur une voie rapide. Non illégale également, faute de réglementation. Celle-ci arrivera inévitablement, ce qui en rendra la vente plus limitée.
L'ingéniosité étant sans limite, comment ne pas imaginer tôt ou tard l'irruption d'un mélange entre trottinette et drone...? Un truc qui volerait, permettrait de traverser la place de la Concorde ou celle de la Comédie au dessus des piétons archaïquement restés terrestres, rendrait possible de voler jusqu'à l'autre quai du métro, celui d'en face, pour celui qui s'est trompé de direction, voire, de monter sans peine les escaliers du Sacré-Cœur et, mais en version luxe seulement, de passer par dessus le channel, avec de bonnes batteries bien chargées. Là non plus, pas de réglementation. Mais que de ventes possibles...! Voilà des rêves qui nous... transportent, d'autant qu'ils peuvent, du jour au lendemain, devenir réalités.

