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Les grandes surfaces et leurs défis fort bien analysés. A lire absolument…

 

Il n'est pas rare de lire dans la presse généraliste des dossiers ou reportages assez approximatifs et parfois assez mal documentés à propos de la distribution. C'est une activité au demeurant assez méconnue, à propos de laquelle il est facile de s'aventurer dans des approches peu réalistes. Sous la plume de Corinne Scemama, l'hebdomadaire l'Express livre cette semaine un excellent dossier qui tranche avec les classiques du genre, sur un thème délicat qui est pourtant devenu une sorte de refrain proche de la tarte à la crème : les errements des hypermarchés. Certes, cette forme de distribution qui a été créée sur notre sol (et non aux USA comme cela est souvent affirmé) il y a un demi-siècle, ne pouvait, à la longue, que voir apparaître des évolutions dans l'univers du commerce. Comme dans la population, les modes de consommation, les usages, les ressources de consommateurs... Autant de paramètres qui imposent au minimum de sérieuses révisions des "business modèles". Ce qui ne suffit pas pour estimer que ce concept économique de très grande surface soit condamné.

 

Dans son dossier fort bien "ficelé", l'hebdomadaire énumère sans s'égarer les défis qui se sont progressivement présentés à cette famille de points de vente. Laquelle a eu à croiser le fer avec des concurrences et des adversités évoluant avec le temps. Aujourd'hui, l'hyper est décrit comme menacé par le e-commerce. Certes, Internet s'est installé dans l'univers de la diffusion de nombreux produits. Mais sur son cœur de métier l'hyper, qui fut jadis accusé d'avoir tué la petite épicerie, est plutôt aux prises avec des concurrents ayant inondé le territoire, très physiquement. Ce que ne manque pas de souligner l'auteur du sujet évoqué. Loin d'avoir vidé le centre-ville, autre responsabilité qui lui colle à la peau, il serait plutôt en passe de le réanimer là où il le peut, avec ses déclinaisons de calibres réduits. En outre, ce n'est pas l'hyper qui a fait grandir les périphéries urbaines, mais la forte croissance de la population durant plusieurs décennies. Ce n'est pas non plus l'hyper qui a choisi de rendre pour l'automobile l'accès en ville et son stationnement difficiles, au moment où les ménages se motorisaient.

 

Il reste que l'hyper a sans le moindre doute perdu des points en se battant corps et âme et avec la certitude (à notre sens erronée) de mener une stratégie pertinente sur le trop exclusif thème de la compétitivité. Ces gammes de produits mentionnées dans le reportage de l'hebdo, qui n'enthousiasment plus ni les foules ni les équipes (électroménager, électronique, photo…), n'étaient pas là que pour arrondir le CA. Elles servaient aussi à optimiser le trafic en drainant des segmentations et des typologies plus larges de clientèles. Pour que les chalands achètent des produits dans un hyper, il faut d'abord qu'ils y entrent. Curieusement, le hard-discount, contre lequel l'hyper a guerroyé avec force, semble mieux exploiter cette recette, à l'image des catalogues BAL de Lidl, et ses pages de produits "masculins" (outillage, mode, automobile etc.), qui alimentent le buzz et titillent les motivations de visites au moins autant que les fruits de saison à prix cassés… Reste le titre : crépuscule... En attendant demain, qui sera un autre jour... Lecture recommandée…

 

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Tag(s) : #L'info en temps réel, #- TOUT LE COMMERCE
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