FISCALITÉ : l'aveu d'une addiction dont l'Hexagone aura du mal à se désintoxiquer.

11 Mai 2023

Alors que plus que jamais, se multiplient les constats à propos d'un pays champion hors catégories des prélèvements obligatoires, un ex-patron de Bercy lâche la formule qui tue... tous les espoirs.

---DVSM---

- DVSM, 11 mai 2023. Il existe des dérives dont on ne voit plus comment les éviter. Le quotidien Les Echos fait un titre de celle qui grève et étouffe l'activité économique de chez nous. Ces "baisses d'impôts non compensées à éviter", évoquées par Pierre Moscovici, ex-ministre de l'économie, aboutissent en effet sur ce qui, pour tout contribuable, individu ou entreprise, symbolise le mode de pensée fiscale de la France. Un impôt supprimé ne doit jamais supprimer la recette, à compenser immédiatement par une autre. L'un des exemples parfaits de cette philosophie (d'autres diraient "manie") est la récente suppression de la redevance pour l'audiovisuel. Cette suppression de douleur prélevante est illusoire, puisque le financement de ce "sons, images et infos d'Etat" passe désormais par le budget global de la patrie. Il ne peut donc plus être compris dans le périmètre de cette ponction abandonnée (le fut-il un jour...?). Il peut désormais, sans scrupule ni retenue, répondre au mécanisme de coûts réels à éponger, par... les impôts de tous (ceci sans oublier que de la sorte, toute entité physique ou morale contribue, et plus seulement les personnes détentrices d'un équipement de réception). Autre ponction d'actualité, la "compensation" de la suppression de la taxe d'habitation (qui ne concerne que les résidences principales) se retrouve largement (et au moins) dans la taxe foncière. À l'heure ou une spectaculaire offensive, dans le sens "spectacle" le plus politiquement élémentaire, en direction des "ultra riches" vient d'être lancée, le côté incorrigible de la fiscalopathie nationale ne peut être mieux dépeinte.