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Il y a 40 ans, l'arrivée du CD audio semblait sonner le glas pour le bon vieux microsillon. Dans une économie de la musique enregistrée totalement métamorphosée, le nouveau d'hier se fait presque enterrer par l'ancien d'avant-hier.

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---DVSM---

- DVSM, 22 avril 2023. Le CD est mort (presque), vive le vinyle. S'il n'y avait qu'un point clé à retenir de ce 22 avril 2023 où les disquaires (environ 250 en France) ont été à l'honneur, ce serait peut-être celui-ci. Bien sûr, beaucoup d'autres choses se sont produites depuis l'avènement du premier des produits numériques destinés au grand public. Deux bonnes décennies, extrêmement fastes pour l'industrie phonographique, ont traversé le succès sur tous les fronts. Les ventes du CD qui, après un démarrage un peu difficile, s'est associé à une génération de grands concerts (qui avaient pris leur essor dans les années 60-70). Ce succès du CD était non seulement acquis pour lui-même, mais aussi pour des rééditions en numérique qui ne laissaient aucun doute quant à la suprématie inévitable de cette étrange petite galette de 12.cm. Toutefois, dès l'arrivée du nouveau millénaire, le vent a commencé à souffler dans une direction inattendue. Pire que le numérique dans son fragile étui cristal, arrivait une musique ne reposant sur... rien. Les ventes de supports enregistrés ont amorcé un plongeon à la fois vertigineux et historique, mettant toute cette industrie dans de beaux draps. Alors que ses recettes mondiales en la matière culminaient encore à 20,7 milliards de dollars en 2002 (données de l'IFPI) (contre plus de 22 milliards en 1999, le peer-to-peer, -célèbre copie sauvage par ordinateur et Internet- commençait à passer par-là), il n'est plus que de 4,6 milliards en 2022. Et pourtant, le CA mondial de cette édition a retrouvé et même dépassé ce total d'il y a 20 ans. Avec une... croissance nette, et en 2022 quelque 26,2 milliards de billets verts, les professionnels peuvent à la fois se dire "ouf" et "on a eu chaud". Mais les sources des recettes ont bien changé. Le streaming y entre pour 67%, et dans cette part dominante, la publicité collée au streaming pèse 18,7%, le reste étant engrangé par les abonnements des consommateurs.

Dans un tel panorama, la pénitence infligée au CD se comprend. La résurgence du vinyle, certes modeste en valeur, est cependant aussi inattendue que symbolique. De toutes parts, des annonces de progressions de ventes unitaires se multiplient. Par exemple, la Belgique se pince pour y croire en apprenant que le bon vieux disque analogique a connu en un an une progression de 78% en quantités. Trois facteurs qui, comme les mousquetaires, sont désormais quatre, dynamisent cette poussée. La qualité, qui à l'évidence saute aux oreilles de ceux qui font l'expérience de l'écoute. Preuve qu'aucune performance technique nouvelle n'en fait disparaître d'autres reconnues auparavant. Les nouveautés agissent en guise de second facteur, lequel tient dans la vigoureuse réaction de l'industrie, qui n'hésite pas à multiplier les sorties sous ce format. Le troisième effet positif vient de l'incontournable envie de conserver, tels les livres dans une bibliothèque. Cerise sur ce gâteau déjà appétissant, l'effet collection est le quatrième et puissant vecteur qui emporte le vinyle dans cette renaissance. Pas nouveau, ce moteur anime une effervescence dopée par un discret mais concret réconfort né de la perspective d'une valeur qui s'améliore, ou au minimum ne dépérit pas. En période d'inflation, collectionner, c'est aussi épargner. Un ensemble d'éléments qui pourrait aboutir à un résultat qu'aucun prévisionniste n'aurait osé évoquer, même à voix basse.: il se peut que les ventes de vinyles soient désormais capables de dépasser celles des CD. Respect...!

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