Baignée dans une classique ambiance de grèves -normal, Noël approche-, deux expériences bien réelles, juste pour évoquer le sujet et son contexte.
- DVSM, 4 décembre 2022. Souvenirs et déplacements lointains et réalités de trajets courts, que de la réalité. Dans une salle d'embarquement -dite "satellite"- de Roissy 1, plusieurs vols sont en préparation très avancée. Cela se passait il y a déjà presque longtemps. Les passagers attendent le moment, imminent, d'accéder à l'avion. Le 747 de la Japan Airlines est lui-même dans la phase fébrile qui précède le départ. Une fois de plus, l'auteur de ces lignes part pour la capitale nippone. Presque la routine. Dans le même "satellite", d'autres voyageurs se préparent aussi à accéder à l'aéronef qui va les conduire vers leurs destinations respectives. Des vols assurés (adjectif "généreux", en la circonstance par la compagnie française "nationale"). Généreux et un peu au-delà. En effet, soudainement, les haut-parleurs grésillent un peu et lâchent une annonce qui traverse l'espace et les esprits. "Nous sommes désolés de vous informer qu'une grève surprise des bagagistes va retarder de quelques heures tous les embarquements". Le mot de Cambronne a peut-être bien virevolté en une sorte de mode surround sitôt le message reçu et compris. Entre colère et résignation, chacun s'apprête à prendre son mal en impatience. D'autres préfèrent prendre une boisson chaude. Ou froide. Toutefois, dans les instants qui suivent, côté compagnie nippone, les réflexes sont d'une nature toute différente. Allez savoir où ils étaient cachés, voilà que des employés costumés tout propre soudain surgissent, jettent leurs vestes, retroussent les manches de leurs blanches chemises, et descendent fissa par le petit escalier métallique extérieur jusque sur le tarmac. Et sans perdre un instant, voilà qu'ils chargent les soutes à bagages du gros avion. Non sans être étroitement surveillés par les spécialistes du centrage et sous les yeux scrutateurs d'un CDB*. Quelques minutes après, et sous le regard envieux de tous ceux qui restent satellisés dans leur attente imposée, les passagers du Paris-Tokyo embarquent. Le Paris-Tokyo de ce jour-là est parti et à décollé à l'heure. Rien à dire. Enfin, si, respect.! *CDB : Commandant de bord.
En région Nantaise, l'onde d'un certain mécontentement fort déceptif est palpable. Une info vient de tomber. Cela se passait il n'y a que quelques heures. "Bruxelles" vient de valider l'interdiction des vols dits courts, ceux pour lesquels une alternative ferroviaire de moins de 2h30 existe. "Alternative" est en l'occurrence une formule plutôt vaseuse. Nantes-Paris et retour fait partie de ces relations aériennes directement visées, (et donc "interdites" pour 3 ans minimum) alors que la mesure a été prise, non par Bruxelles, une fois, mais bel et bien sous la pression de quelques-uns de nos écologistes préférés. Soutenus en hauts lieux par une envie pressante de remplir notamment le TGV Paris-Bordeaux et retour dont on sait qu'il a du mal à convaincre. C'est ce qui se dit et qu'il ne faut pas répéter. Souci, qu'un cadre d'une grosse industrie soulève. Voilà qui change tout. En deux heures et pas grand-chose de plus à la gare Montparnasse, "ça me fait une belle jambe" profère ce rebelle, qui pourrait profiter de l'occasion pour rappeler que ces "vols courts", très nombreux, sont en grande majorité utilisés pour des allers et retours dans la journée, par des passagers dans le cadre de leur travail. "Parce qu'en arrivant à Roissy", poursuit le rebelle, "je n'avais que la navette de Paris-Nord-II (grosse zone d'activité au Nord-Est de la capitale) à prendre pour être à destination." Et alors, s'en fout la planète.? Mais un autre voyageur pro enchaîne, l'insolent. "Moi, je vais aux Ulis, et pareil, de la Gare Montparnasse, je ne suis pas rendu". Les deux interlocuteurs en arrivent vite à des conclusions logiques : "bon, j'irai en voiture". Ils n'ont rien compris, ces pollueurs rouleurs. C'est bien évidemment en songeant à ces Nantais et ces Bordelais qui se contentent de n'aller qu'à la gare Montparnasse que la mesure a dû être pensée. Sans seulement prendre en compte les exploits d'une équipe municipale parisienne qui a, comme pour donner du piment à toute aventure en déplacement, métamorphosé la circulation dans la capitale. Et voici l'épilogue. "Bon, de toute façon, les trains sont en grève. Vive l'auto.!" Il reste à caser, dans ces deux vécus et selon les convictions de chacun, ce concept du service public, du service "tout court", et les notions de pertinence et de stupidité. Y.D.
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