TV et RADIO : dans l'atmosphère d'un probable prochain très grand chambardement...

Les grands changements dans ce qui est à voir ou à écouter ont historiquement eu d'importantes influences sur les marchés des équipements. Le paysage TV-radio devrait fortement évoluer prochainement, sous le coup de multiples cessions. Fin d'une époque...?

- DVSM, 8 avril 2021. On ne bouge plus, on ne respire plus...! Une page importante de ce qui s'appelait volontiers "le PAF", (paysage audiovisuel français), pourrait bien se tourner dans les mois ou semaines à venir. Ce probable séisme n'intervient pas maintenant par hasard. Le virus dont tout le monde cherche à se débarrasser, lampiste bien trouvé pour excuser tout ce qui dévisse, n'est pas pour grand chose dans cette évolution. Il n'y aura joué qu'un rôle de modeste accélérateur. Notamment en rendant compliquées des gestions soumises à la fonte des budgets de communication. Les émergences de plateformes de transmissions en flux continu (que l'on s'obstine à qualifier de streaming à une population peu familiarisée avec le langage de Shakespeare), comme Netflix et sa foule de concurrents, ou bien sûr les versions musicales, comme l'excellente française Qobuz (on ne peut plus acérée sur l'offre en numérique de grande qualité) y sont en revanche des déclencheurs majeurs. Leur irruption est bien antérieure à celle d'un certain Covid. Comme DVSM le souligne depuis plusieurs années, cette irruption gagne un public de plus en plus large grâce à un principe simple : la capacité à voir ou écouter ce que chacun veut, comme il le veut, quand il le veut. Destructeur pour les habitudes des consommateurs, le "même pas mal" que l'on croyait suffire il n'y a que quelques mois chez les acteurs historiques et classiques de cet univers devenant désormais le déclenchement du tocsin sur l'air de "tout le monde souffre...!"

Mais ce n'est pas tout. Un malheur n'arrivant jamais seul, s'ajoutent au contexte les effets liés à cet implacable temps qui passe, entraînant des farandoles de mouvements dans les effectifs des piliers d'audiences. Il y a quelques années, nous avions commenté le départ pour une retraite sans doute méritée (mais un peu provoquée) de Philippe Bouvard aux commandes sur RTL de ses historiques "Grosses têtes". Les grandes voix de la radio, les visages connus et reconnus du petit écran, prennent du recul ou même s'en vont doucement. Et avec ces vedettes, les audiences larguent les amarres. Il faut reconstruire, mais dans un contexte qui n'est plus ni celui des grandes années d'il y a un quart de siècle, voire plus, quand chaînes TV et stations FM se multipliaient. Ni même celui de l'arrivée de la TNT, de la TVHD, du smartphone, etc. De surcroît et comme il fallait s'y attendre, toutes les successions ne se déroulent pas comme souhaité. Il se dit par exemple que les Grosses têtes semblent se fissurer, alors que de nombreux aficionados de l'ancienne version ne trouvent pas la nouvelle mouture à la hauteur. Les replis ou évictions sont parfois mal vécues. 

Et dans ce brouillard naissant, des perspectives de cessions commencent à alimenter des mouvements divers. Le groupe allemand Bertelsmann a mis en vente le duo M6 + RTL. Des probabilités de changement de propriétaire pour Europe-1, la radio des baby-boomers, deviennent hautement probables. Sont évoqués des volontés de rapprochements tels que celui qui serait vécu entre TF1 et M6. Et des appétits divers comme ceux de Bolloré (Canal, C-News...) ou de Xavier Niel "et associés (Free) ne sont pas semblant de se manifester. De ce grand bouillon de culture, viennent des questions : qu'est-ce qui pourrait être conservé, fusionné, sous quel commandement suprême... Les questions ne sont plus limitées à la probabilité de ces mouvements, mais se limitent désormais à l'inévitable trio : "qui, quand, comment ?" Alors, on attend. On s'accroche, tempête annoncée...! Sans même prolonger la liste des inconnues à ce que pourraient ajouter les arrivées de la 5G, des satellites en constellations, et même, de-ci de-là, de cette fibre à laquelle les "non-fibrés" ne croient déjà plus guère...​

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