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Compliquer par mille et une dispositions les suppressions de postes dans des plans de sauvetage dits "sociaux" ressemble à une protection généreuse des salariés. C'est aussi, hélas, une arme à double tranchant qui compromet les rétablissements rapides et réussis et tout simplement les vagues de réemploi...
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- DVSM, 19 mai 2025. Le tissu commercial de l'Hexagone, et au-delà, affronte une phase de fortes turbulences. Il n'est pas le seul dans le monde du travail, ce qui n'arrange rien. Des réductions d'effectifs se multiplient, autant de voilures sont rectifiées, pour contrer des activités qui ont ralenti. Les évolutions qui expliquent cette dépression sont connus, bien que, de-ci de-là, souvent et au moins partiellement occultés, comme dans un déni des réalités. Les fermetures d'enseignes qui se succèdent ne peuvent en revanche être déniées. Dans une telle situation, il serait extrêmement utile que les décisionnaires dans les entreprises puissent corriger le cap le plus promptement possible. Ce qui est loin d'être le cas. Or, en conditionnant le sort des effectifs à des procédures et des mécanismes qui prennent du temps, (actions syndicales hélas tout sauf "aidant"), des situations se prolongent et s'aggravent, obérant souvent les chances de sauver tout ou partie de ce qui peut l'être. L’univers de la distribution est ainsi indissociable du monde de l'entreprise, comme l'artisanat, l'industrie, le monde agricole, etc. Cependant, des stratégies comme par exemple des décisions quasi instantanées souvent observées en Amérique du Nord ont largement démontré qu'au terme d'épisodes certes douloureux, des ré-embauches massives ont pu être opérées. Il y a quelques années, l'industrie automobile américaine était passée dans un tel ouragan. Avec d'abord des milliers de postes supprimés, puis des milliers de salariées retrouvant des emplois après seulement quelques saisons, et le rétablissement des comptes dans les groupes concernés. Sujet délicat, en particulier sur notre sol, où à cette seule évocation, la classique réplique consistera à dire que le personnel d'une entreprise ne peut pas "être la variable d'ajustement" etc. Pardonnez cette comparaison. Dans un aérostat qui perd de l'altitude, tarder à lâcher autant de lest que nécessaire revient à condamner tout le monde à s'écraser au sol. "Du lest...!" sont peut-être en train de s'étrangler quelques lecteurs, les effectifs ne seraient que "du lest", inhumain...!* Il n'est pas certain que l'avis des collaborateurs pouvant espérer une suite s'élaborer sur des bases revues et adaptées à des situations nouvelles soient d'un avis aussi tranché. Dans les situations complexes, déficitaires, n'est pas seulement mise en danger la condition du personnel intra-entreprise. Les fournisseurs sont tout aussi concernés. C'est la logique des dominos...! Si le ballon dirigeable devenu non maîtrisé s'abat sur un quartier pavillonnaire, voire une cour d'école à l'heure de la récréation, le refus d'un allègement apparaît bien plus grave et coupable. Celui d'une restructuration tout autant, quelles que soient les facettes solidaires et généreuses des réactions. Le ricochet social peut s'avérer tout aussi cruel.
* À bord d'un plus léger que l'air, le lest est en général constitué de sable dans des sacs. Plus difficile serait de choisir qui jeter hors de la nacelle (bien qu'un précipité volontaire, dès lors, un héros, sauverait peut-être ses semblables...). Mais à ceux qui contesteraient la comparaison osée ici, rappelons que les "lest" dans un plan social ne consiste pas à jeter dans le vide des individus ainsi promis à un inévitable trépas, mais seulement à les orienter vers des indemnités de chômage et une reconversion...
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