MAGASINS "automatiques", une variante qui pourrait inquiéter le commerce "encore" physique...

15 Avril 2025

Automatiser le commerce est un fantasme qui non seulement fourmille dans quelques esprits, mais se traduit aussi comme une vague -ou vogue- de projets qui désormais interpellent des observateurs, peu écoutés, hélas...

---DVSM---

- DVSM, 15 avril 2025. La civilisation serait bien plus efficace si elle ne s'embarrassait pas de cet épouvantable genre humain. Il doit sommeiller une conviction de cette espèce dans l'âme des initiateurs qui multiplient les tentatives visant à faire sortir l'homme des magasins*. Il y a moins de cinq ans, Amazon se lançait dans cette aventure du bouclard sans employé. Du moins, sans employé pour accueillir et servir les clients. Et bien plus. D'Amazon Go surgissait une idée techniquement réalisable, mais jetant aux orties la simple réalité qui fait que le commerce est avant tout un univers d'échange entre les uns et les autres. Certains ont déjà remarqué la petite allusion à l'absence de ce seul contact, le "sans employé" ne permettant pas le nettoyage des sols, des vitres et des rayonnages, le ramassage d'un objet, produit à la vente ou autre, tombé à terre... Ce "sans employé" ne pouvant en outre s'accompagner d'une absence de toute surveillance (une caméra ne pouvant pas intervenir) et éventuellement d'aide. Le client qui soudain fait un malaise vagal est-il confié à son seul sort...? Pire, pas de SBAM (Sourire, Bonjour, Au revoir, Merci, l'élégance commerciale façon Mulliez), pas de conseil, pas d'orientation intelligente vers un produit plus adapté au client et -rôle du "vendeur"- plus profitable au point de vente... Pas davantage de ce contact qui fait d'une gentillesse non feinte une arme de fidélisation si efficace... En résumé, pas d'achat plaisir... Vieux jeu, tout ça...?

Et pourtant, la formule automatique, doucement, comme en rampant, avance. En Corée du Sud, elle commence même à interpeler au sens plus que large. Des médias occidentaux le remarquent même et s'en émeuvent. Moderne, cette automatisation...? Pas tant que cela. Il y a un demi-siècle, à New York, sur la célèbre 5ème avenue, un restaurant automatique proposait, dans des compartiments vitrées, des plats prêts à déguster (enfin... à manger) contre quelques dollars glissés dans le monnayeur. Au Pays du Matin calme, la formule semble avoir pris une ampleur bien différente. Un média anglosaxon en détaille même quelques facettes, médusé... En France, croire que cette petite dérive ne nous concerne pas serait une erreur. Les pizzas chaudes dans des "guitounes", les distributeurs de pain, qui dispensent le chaland de la nécessité d'entrer dans la boulangerie, laquelle se retrouve dispensée toute chance d'une vente supplémentaire et d'un peu de CA en sus. Juste pour l'exemple, voici donc un début de liste des commissions qui pourrait fort bien s'accommoder d'une absence d'interlocuteur...:

Deux bouteilles de Coca, un litre de lait écrémé, deux boîtes de sardines, une barquette de tomates cerises, 5 bananes, trois escalopes de veau, un flacon de produit "vaisselle", ....

Rappel : la pizza est déjà dans la voiture, le pain on le prend en revenant. Et le petit colis de l'enseigne en ligne se récupère dans un case de cette sorte de grande consigne automatique...

* Repoussons les audaces d'humoristes affirmant qu'en faire sortir la femme serait encore plus judicieux en termes d'économies...