
A vouloir se maintenir coûte que coûte, les organisateurs de certaines grandes manifestations auront dépensé beaucoup d'énergie, pour de bien maigres bilans.
- DVSM, 6 septembre 2020. Une "grande" manifestation, revendiquant éventuellement une position de leader mondial sur son sujet, n'a de réelle valeur que par ses répercussions internationales. Pour l'IFA, cette année du coronavirus aura généré un cru bien décevant. Certes, comme pour les restaurants, les hôtels, les commerces de bouche, de vêtement ou même d'EGP, mieux vaut parfois un peu de recettes qu'un CA nul pour cause de renoncement. Toutefois, des recettes très amoindries auront demandé quand même des dépenses. Un tout dont le solde n'est sans doute pas positif, mais dont la finalité espérée était le maintien d'un semblant d'existence. Et pourtant, dans une année comme celle que la planète vit actuellement, nul ne saurait s'inquiéter d'une absence absolue. C'est la voie que quelques organisateurs de salons ont suivie. Ils ont probablement eu raison. Mieux vaut ne pas exister qu'exister mal. Les répercussions médiatiques de l'IFA auront été squelettiques, du fait notamment de la réserve de la plupart des ténors de l'électronique et du numérique (qui, en outre, n'avaient peut être pas des montagnes d'authentiques innovations à dévoiler). Au niveau local, et pour des firmes d'un calibre moindre, il y aura certainement eu une petite effervescence, que les responsables de l'événement ne manqueront pas de décrire comme un succès. C'est comme dans le monde de la politique. Jamais de discours négatif...!
Toutefois, cette réalité tombe mal. Au lieu d'avoir opté pour une année "sans", conditions sanitaires obligeant, les sessions minimalistes risquent d'attirer l’œil des observateurs (certains étant à des postes très décisionnaires chez les exposants potentiels) sur un vécu des salons au niveau mondial plus que jamais dominé par le doute. Pas un seul peut assurer l'univers dont il exposait l'activité, quelle qu'elle fut, de sa pérennité à moyenne échéance. Parallèlement, si peu de doutes subsistent quant à la probable extinction de l'épidémie "un jour prochain", personne ne se risque plus à tabler sur sa mise sous contrôle avant au moins une année. Si des vaccins associés à des mesures barrières rigoureuses parviennent à faire une bonne fois pour toutes renoncer cet ennemi pathogène d'ici 18 mois, la totalité de la population planétaire considérera cela comme une grande chance. 2021 ne sera peut-être pas le millésime d'un retour triomphal ou simplement d'un retour tout court, des événements majeurs. Qu'il est loin, l'horizon...!

