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Ce matin sur Europe 1, le patron de Canal a exprimé une position simple, "si l'on n'est pas livré, on n'a pas à payer". Un avis propre à faire école.

 

- DVSM, 6 avril 2020. Un vent de logique commence à se propager, à propos de positions ou attitudes d'intervenants économiques difficilement défendables. Pour ce qui concerne Canal, la position tenue par Maxime Saada est aussi simple qu'incontestable. Si les rencontres du championnat de football ne sont pas disputées, comment pourrait-il être question d'en payer quand même les droits de retransmission…? Si le cas de ce diffuseur depuis des décennies ne fait pratiquement pas débat, il se duplique cependant au niveau de centaines de milliers de consommateurs qui ne peuvent bénéficier, pour des raisons que tout le monde connaît, de ce qui découle d'engagements ou d'abonnements d'ores et déjà réglés. Ce à quoi certains de ces acteurs économiques répliquent que lorsqu'il s'agit "d'un abonnement, ce n'est pas pareil…", et autres arguments visant à ne pas rembourser ce pour quoi ils ont perçu des recettes et ne peuvent fournir les biens ou services concernés.

 

Naturellement, il n'est pas question de rendre responsables des transporteurs, des tour-opérateurs, des gestionnaires d'hôtels, des organisateurs de spectacles ou d'événements, etc., de l'impossibilité de mener à bien ce qui était contractuellement verrouillé. Les flottes d'avions clouées au sol, les lieux de rassemblement fermés par les autorités, les magasins, les restaurants, les musées tenus de rester portes closes, sont des circonstances liées à ce que l'on baptise usuellement "force majeure". Mais dans une telle situation, parfaitement imprévisible et exceptionnelle, certaines closes peuvent par la nature des faits prendre un caractère abusif. Faute de matière à débat, il risque d'y avoir matière à procédures.

 

La même simplicité logique est plus incertaine lorsqu'il n'est plus question de la fourniture d'un produit ou d'un service, mais d'engagements tels que ceux liés à des baux commerciaux. Car, même privé de toute possibilité d'exercer son activité, le commerçant –personne physique ou morale- qui loue un local commercial ou une cellule dans une voie urbaine ou galerie marchande l'occupe malgré tout. Dans les dispositifs d'aide que l'Etat met place au fur et à mesure que les conséquences de la crise s'évaluent à leur juste niveau, la ligne suivie est, dans ce que l'on en perçoit, tracée pour aider chaque acteur ou entité dans le cadre des pertes et manques à gagner qui lui sont propres. L'un n'a pas à éponger les pertes des autres, fournisseurs, partenaires, clients. C'est semble-t-il l'esprit dans lequel serait aidée une enseigne pour les dommages liés aux recettes perdues comme aux salaires quand même versés aux équipes, et aux loyers et charges supportés dans des structures dont l'exploitation n'est pas possible. Pour Canal, la difficulté réside notamment dans la chute des recettes publicitaires. Et sans doute face à des consommateurs déçus par un abonnement incomplet dans son contenu… sportif. Quant aux organisateurs des rencontres, c'est dans le manque à gagner subi du fait de l'impossibilité de maintenir les matches et de percevoir les droits afférents qu'ils devraient être soutenus. Ces enchaînements, qui ne donnent qu'une vision très microscopique des dommages liés à la pandémie, soulèvent une autre question, bien plus préoccupante : dans une économie où tant de choses sont liées les unes aux autres et interdépendantes, l'Etat peut-il, au bout du scénario, combler pour tous les recettes non perçues et les frais supportés au cours de ce qui risque d'être près d'un semestre d'inactivité. Si tout va bien…! Y.D.

 

 

 

Tag(s) : #- A la Une, #- A cause du virus...
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