
Les établissements de crédit viennent de serrer la vis aux candidats acquéreurs d'appartements ou de maisons. Une bien fâcheuse stratégie, même pour l'EGP et le numérique..
- DVSM, 10 février 2020. Quand le bâtiment va, tout va...? Et inversement... Alors, en plus des quelques soucis sociaux qui déjà pèsent lourdement sur notre économie, en voici un de plus qui ne manquera pas d'avoir quelques conséquences négatives, même pour les téléviseurs, les smartphones et autres bien d'équipement. Explication. La cause de ce petit grain de sable est, comme, ces tiroirs aux vertus dissimulatrices, à double fond. En façade, il est souligné à qui veut s'en contenter qu'il s'agit de limiter pour les acheteurs les risques de surendettement, que des crédits à taux très bas et sur de longues périodes font courir. C'est en partie vrai, mais la réalité est plus nuancée. Les organismes prêteurs, donc établissements bancaires, éprouvent une peur que l'on peut estimer justifiée. Les taux d'intérêts sont bas, quasi nuls, voire négatifs...! Mais comment garantir qu'ils le resteront sur des périodes de 20 à 30 ans...? Comment oser parier sur un crédit sur 300 mois (25 ans, soit une durée très courante pour l'immobilier) qu'un prêt accordé à un taux global de l'ordre de 1,5% ne se retrouvera pas dans une ambiance à 3, 4, ou 5%, qui ne serait pas une valeur explosive, mais quand même trois fois supérieure à l'engagement vis à vis de l'acheteur...? Et qui ferait basculer dans le franchement déficitaire le financement accordé par tout établissement. Cela sans compter avec les risques de défaillances inévitablement amplifiés par une proportion d'autant plus élevée que la durée des prêts sera longue. Alors, prudence avant tout. Vérifications plus pointues des ressources, réduction des durées de prêts, il n'y a pas de recette miracle. Tant pis si ce coup de tournevis vient en totale opposition avec le constat d'une trop grande tendance à l'épargne des citoyens français. Il est prévisible que de ces mesures, apparaîtra un repli du marché de l'immobilier, pour le neuf comme comme pour l'ancien. Les biens d'équipement étant très majoritairement acquis par les ménages lors de l'acquisition d'un logement, les ventes dans ces univers en seront inévitablement affectées.

