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Il est de bon ton, en cette période de retour de l'inflation, de juger sévèrement le commerce qui, en augmentant ses prix, ne fait qu'obéir à un impératif de gestion, sanctionnable s'il n'est pas respecté.

- DVSM, 3 octobre 2022. "Tout augmente.!" Une exclamation qui ne dissimule guère un mécontentement doublé d'une colère voilée. Dans l'axe de cette réprimande, "le commerce" (et les entreprises, d'une manière plus générale). Le ressentiment est d'autant plus aigu que certains acteurs de la chaîne fournisseurs, distributeurs, consommateurs n'hésitent pas à affirmer au fil des gazettes que certains "s'en mettent plein les poches", pour résumer au moyen d'une formule populaire et classique. C'est le cas notamment de ce qui se perçoit des échanges parfois nerveux entre l'agro-alimentaire et les "grandes" enseignes. Toutefois, et surtout en direction des clients qui ne sont pas tous des spécialistes du pilotage d'entreprise, deux éléments mériteraient d'être mieux expliqués par ces "médias", dont le rôle n'est d'ailleurs pas à minimiser. Le premier concerne l'interaction (pourtant évidente) entre des augmentations sans rapport les unes avec les autres, au premier regard. Ainsi, pourquoi des légumes, même de provenance locale, sont nécessairement vendus plus chers.? Tout simplement parce que la lumière pour éclairer les étals, le chauffage (ou la clim, sans laquelle les clients rechignent à entrer), le froid de conservation, le coût du kilomètre pour leur acheminement, pour n'évoquer que ce qui est dépendant des coûts de l'énergie, influe le prix de revient réel constaté par l'enseigne. Les incidences induites, tels les grains d'un chapelet, s'accumulent et s'additionnent de la sorte pour la totalité de ce que toute entité est appelée à vendre.

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Le second élément réside dans le fait que le gestionnaire de toute entreprise a un devoir impératif d'anticipation. En clair, tout responsable, dans un climat largement constaté, ne doit pas attendre "d'être dans le rouge" pour réagir. On oublie souvent que le pilote d'une entreprise est responsable de sa gestion. En cas de "naufrage", un gérant est même susceptible de voir sa responsabilité étendue à ses biens propres. Être entrepreneur, "patron" comme cela se dit d'une manière populaire, pour une PME comme une multinationale, n'est pas une condition sans risque. On ne compte pas les dirigeants qui ont vu jusqu'à leur logement personnel partir dans l'épilogue d'une situation de faillite ou similaire, due à une gestion trop laxiste (ne pas augmenter ses prix de vente quand ils montent côté fournisseurs et que les charges et taxes suivent la même cadence peut être reconnu comme une faute de gestion). Le risque n'est du reste pas limité à ce dirigeant trop généreux. Il est identique pour les salariés si la situation se traduit par des suppressions de postes ou même une fermeture pure et simple, et se répercute au niveau des fournisseurs. Ainsi, augmenter n'est pas une démarche de voyou ou de profiteur, mais un acte obligatoire. Ce qui n'exclut pas que des excès puissent parfois être constatés. Ce qui est une "autre histoire". 

 

 

Tag(s) : #- A LA UNE, #- TOUT LE COMMERCE
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