Ce n'est pas de gaité de cœur que les deux candidats à l'union abandonnent leur projet. Non sans exprimer quelques regrets face à un contexte qui demanderait sans doute du pragmatisme avant tout.
- DVSM, 16 septembre 2022. Il n'était guère compliqué de comprendre que la stratégie de rapprochement était depuis peu sur une assez mauvaise piste. Un communiqué bref mais explicite vient d'être publié par les parties concernés. Il y est expliqué que : "Bouygues, RTL Group, TF1 et le groupe M6 mettent aujourd’hui un terme au projet de fusion des groupes TF1 et M6, annoncé le 17 mai 2021. Cette décision intervient après l’audition des parties par le Collège de l’Autorité de la Concurrence, les 5 et 6 septembre derniers, pour défendre l’intérêt et la nécessité de l’opération. À la suite des débats avec l’Autorité et malgré les remèdes additionnels proposés, il apparaît que seuls des remèdes structurels concernant a minima la cession de la chaîne TF1 ou de la chaîne M6 seraient de nature à permettre l’autorisation de l’opération. Les parties ont donc conclu que le projet ne présentait plus aucune logique industrielle. En conséquence, en accord avec les autres parties, Bouygues a décidé de mettre fin au processus d’examen de l’opération devant l’Autorité de la Concurrence. Les parties déplorent que l’Autorité de la Concurrence n’ait pas pris en compte l’ampleur et la vitesse des mutations du secteur de l’audiovisuel français. Elles restent convaincues que la fusion des groupes TF1 et M6 aurait été une réponse appropriée aux défis découlant de la concurrence accélérée avec les plateformes internationales." C'est un épisode que certains n'hésiteront pas à qualifier d'occasion manquée. Quels que soient les principes retenus pour respecter une concurrence par ailleurs en forte et rapide évolution, les groupes engagés sur le créneau de la télévision linéaire auront à terme, moyen ou court, l'impératif de se configurer aux conditions d'aujourd'hui et du futur. En évitant les conséquences fâcheuses, ce qui est loin d'être garanti.