La curieuse (et injustifiée) déception à propos de Netflix.

CONTRAIREMENT AUX INFORMATIONS PROPAGÉES À FORTES DOSES, LE VRAI BASCULEMENT VERS LES CONTENUS "ALTERNATIFS" A BEL ET BIEN EU LIEU ET EST PROBABLEMENT IRRÉVERSIBLE. D'ABORD AUX US, COMME DE COUTUME…

Ceux que nous n'hésitons pas à qualifier de prévisionnistes agités en sont une fois de plus pour leurs frais. Netflix a reconnu une distance entre les (et un peu "ses") prévisions, et le nombre de ses abonnés. Rappelons-nous qu'en France, on attendait un raz-de-marée, une bourrasque dévastatrice, un quasi big-bang dans l'univers de ce que regardent les consommateurs sur leur téléviseur. Un an plus tard, nous serions plutôt dans le pschitt-bang. Pris entre ses vues sur un avenir un peu optimiste et l'éternel contraste exagéré entre tops et flops que les médias servent quotidiennement, la valeur de l'action Netflix s'est un peu émoussée.

Pourtant, d'autres bilans très récents montrent aussi, et même surtout, un monde du télévisuel très différent de ce que certains pourraient hâtivement interpréter comme un raté. Aux Etats-Unis, environ 6 foyers sur 10 sont d'ores et déjà abonnés à au moins un des services de Netflix et de… ses concurrents. L'erreur originelle est bien là : Netflix s'est sans doute cru à une époque un peu plus seul et unique qu'il ne l'est effectivement. La précision "au moins un" est d'importance car, selon une étude représentative menée à la loupe, 47% de ces foyers ont plusieurs abonnements. Cela au détriment de la télévision payante classique.

"Oui, mais en France" ne peuvent que s'interroger ceux que le sujet intéresse ? Sur notre sol, il reste un handicap majeur. Selon nos observations, et contrairement à ce que tendent à faire croire des statistiques au caractère plus ou moins "officiel", l'immense majorité des consommateurs est encore bien loin d'avoir conscience de ces offres, de les comprendre et de les envisager au cœur d'une motivation. Ajoutons que les efforts de communication de Netflix sur notre sol sont très modestes, et les résultats en relation avec ce que l'on ne peut que constater.

Il n'en est pas moins vrai que la tendance finira par se calquer sur ce qui s'observe loin à l'ouest, ne serait-ce qu'en raison, outre les programmes de TV, d'une relative pauvreté, pour ne pas dire indigence, de ce que la télévision de rattrapage propose. Hors quelques canaux, dont ceux de France Télévisions et du groupe M6, c'est une caricature de "catch-up" (encore un de ces termes que la France profonde ne comprend pas et ne comprendra jamais)dont la manipulation est rendue très pénible du fait de la lenteur des box. Avec une tablette et un cordon HDMI, on en voit 50.000 fois plus sur YouTube…

Dans les rayons TV, et pour stimuler les envies de beaux écrans, il n'est sans doute pas inutile de mettre en exergue toutes ces offres, puisque la plupart des ventes de récepteurs, premeiers équipements inclus, sont liées à la perspective de ce que les chalands pourront s'offrir comme spectacle.

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