CLIENTS "boomers" retraités : accusés commodes d'un système qui a tout réussi, sauf prévoir...

Ils peinent en faisant la queue à la caisse. Dos fourbus, genoux douloureux, s'ils pouvaient seulement s'assoir...! Pourtant, une autre accusation montante leur fait beaucoup de peine. Voire, les irrite. Tout juste si on ne les prend pas pour des voleurs, des escrocs. Non, mais vous avez vu leurs retraites...!

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- DVSM, 15 juillet 2025. "Il faut juste travailler un peu plus..." Juste et un peu plus sont de ces mots qui anesthésient la réalité dite ou écrite d'un constat. Il va falloir aussi les aimer davantage, ces chalands que l'âge pénalise un peu plus chaque matin, ne serait-ce que par l'ankylose des articulations. "Ça c'est vrai", aurait dit cette Mère vantant une marque vedette de l'offre électoménagère. Vrai que dans leurs lourdes et profondes études de concepts, les meilleurs stratèges du commerce oublient bien peu charitablement les pures contraintes physiques des clients qu'ils deviendront, à leur tour, dans quelques années. Vrai qu'on n'a pas eu la même préoccupation sur certains éléments de confort, voire réconfort, que pour ne pas laisser tomber dans l'oubli la facturation du sac de 8 grammes dans lequel seront glissés deux poivrons. Vrai que même la démarche inconnue est plus assidument traquée que la déambulation douloureuse dans les grandes surfaces. En outre, traquée comme il se doit, mais pas forcément comme il est élégant de la faire. (On en arrive presque à "Montrez moi votre sac vide ou j'appelle la police", le sac "dit de caisse" étant aussi un sac privé).* Vrai que le SBAM** lui même semble trop souvent avoir sombré avec le sous-marin du Capitaine Némo... Et pourtant, c'est bien vrai, il y a pire, car de la distribution un peu négligente, qui peut vite se corriger, on en arrive à une fraction de la société clairement accusatrice... 

Non, mais vous avez vu le montant de leurs retraites...? À l'heure du "travailler plus", faudrait-il rappeler que ces vieux clients sont d'une génération pour laquelle travailler n'était ni économisé, ni du reste vécu comme une malédiction. Quand ils sont entrés dans la vie active, les baby-boomers ont en général travaillé 38-39 heures par semaine, avec seulement 3 semaines de congés payés annuels. Et ils ont cotisé, re-cotisé, re-re-cotisé. Contrairement à ce que certains iraient jusqu'à sous-entendre, ils ne sont pas les auteurs d'une vaste entourloupette, d'autant que parallèlement, ils ont largement contribué à dynamiser la démographie. D'où cette longue tendance à une croissance purement organique, liée à l'accroissement de la population qui a fait tabler par lourde erreur de nombreux responsables (politiques) sur une orientation à coup sûr éternelle. Fiscalement, les mêmes baby-payeurs ont largement "engraissé" le système, au lieu d'en "profiter". Quand il achetait sa Peugeot ou sa Simca, le salarié versait sour forme de TVA un tiers du montant de la facture du concessionnaire (TVA de 33,33% sur les objets dits de luxe). Et même punition s'il s'offrait une petite chaîne hi-fi, ou même un téléviseur, pour regarder une télévision qu'il finançait intégralement via sa redevance. L'énumération de cette condition d'un monde dont on dit parfois qu'il a "grassement" profité pourrait être prolongée dans un volumineux ouvrage. Est-ce de leur faute si rien n'a été imaginé pour compenser une chute des naissances...? Ne faut-il pas suggérer de ne jamais confondre "inversion des valeurs" avec "inversion des voleurs...?

* Comme le rappellent en substance de nombreux spécialistes du droit, "une fouille d'effets personnels ne peut être effectuée que par un gendarme, un douanier ou un officier de police judiciaire (un policier "simple", gardien de la paix, ne peut l'effectuer)" et qui plus est, uniquement dans le cadre d’une enquête préliminaire, d'une commission rogatoire, voire d'un flagrant délit. (Voir, par exemple, www.meetlaw.fr, ou d'autres sites). 

** SBAM, Sourire, Bonjour, Au revoir, Merci.