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La situation dans laquelle se retrouve l'Europe suite aux annonces de Donald Trump ne devrait-elle pas rappeler quelque chose aux Français...? N'a-t-on pas les situations délicates que l'on mérite...?

 

---DVSM---

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- DVSM, 3 avril 2025. -- L'édito d'Yves Dupré -- On gagne toujours plus à reconnaître ses propres faiblesses qu'à dénoncer les forces et outrecuidances d'autrui. Moins que les droits de douane promis en avalanche dans un discours venu de l'Ouest, c'est notre Vieux Continent, à l'évidence cruellement désemparé, qui devrait retenir l'attention. Depuis plus de 70 ans, cette région du monde n'a cessé de s'organiser à travers des structures commerciales et économiques. Elle avait des excuses pour une telle stratégie initiale, dont le point de départ fut cette CECA, (Communauté Économique du Charbon et de l'Acier), concrétisée par le Traité de Paris en 1952. Excuses incontestables pour des nations encore meurtries par le très récent conflit (39-45), repoussant des alliances trop audacieuses alors ressenties comme contre nature. Et entre des nations qui ne pouvaient pas encore marcher "bras dessus, bras dessous" comme si elles avaient été dans une confraternité de toujours. Depuis ces décennies, ressentiments, adversités quasi physiologiques se sont heureusement émoussés. Hélas, la machine administrative et réglementariste a stupidement (et politiquement) poursuivi son règne, ce qui d'excuse devient une faute historique. Au lendemain du fleuve de quasi sanctions -dont on verra plus tard ce qu'il restera- d'un président américain, bien et largement élu, ne l'oublions pas, les répliques du Vieux Continent (dans un monde où le commerce domine, on préférerait évoquer des contre-propositions) paraissent illusoires. Ne serait-ce que parce qu'il sera bien difficile de les faire adopter par 27 pays bien loin de s'accorder, quand ils n'en sont pas, de-ci de-là, à surtout se "tirer dans les pattes". La faute ci-avant évoquée repose sur cette inimaginable défaillance que les acteurs politiques devraient au minimum reconnaître, celle consistant à avoir fait une Europe des normes et des règlements, sans jamais avoir songé à faire d'abord et surtout des "européens". Autrement dit, des gens qui, de Stockholm à Lisbonne, de Brest à Varsovie, se sentiraient et se reconnaîtraient appartenir à un ensemble, coiffant largement sans les effacer leurs nuances locales. Mais rien, pas un seul symbole, pas une seule chose capable de "tenir aux tripes" ces citoyens européens n'est sorti de ces 7 décennies...! Ainsi, pas même un hymne unique pour tous, que chacun pourrait chanter*. Pas davantage de fête "continentale" pour tous, le même jour, avec jour de congé bien sûr. Pas même l'idée d'une incrustation entre des drapeaux (visuels) qui combinerait cette double appartenance à un pays et à un continent (alors que des juxtapositions au petit bonheur provoquent davantage de mauvaises humeurs que d'élans fraternels). En somme, rien qui en arriverait à inciter tout ressortissant de ce Vieux Continent à ne surtout pas abandonner cette clé de voûte d'un tout, à laquelle chacun serait attaché parce que donnant à cet ensemble la capacité de rayonner d'une authentique puissance naturelle**. Cela devrait-il rappeler quelque chose...? Les "jeunes générations", venues après les natifs de l'immédiat après-guerre, n'ont pas entendu avec autant d'ardeur leur aînés évoquer cette France présentée comme puissante, invincible, mais soudain désemparée quand, après seulement deux semaines d'attaque allemande, elle s'est avouée plus que désemparée et vaincue par sa faiblesse politiquement entretenue, sans véritable réplique possible. N'y aurait-il pas des "détails" historiques un peu vite oubliés...? Est-ce que les retours européens vers Trump auront plus d'effet que ne le permettent les sous de Bruxelles...?

* La très belle symphonie de Beethoven est très respectable, mais ressemble plus à la musique d'un générique de programme TV, et on ne la chante pas... (l'excuse des langues différentes n'en est pas une, comme de multiples exemples du monde de la chanson le prouvent).

** Il faut remarquer que, loin d'avoir étouffé les spécificités locales entre états, le Pays de l'Oncle Tom a su créer cette double forme de patriotisme. De Kalamazoo à San Diego, de Cincinatti à Malibu (lieux que je connais, comme beaucoup d'autres sur ce continent), les idées sont loin de toujours converger, mais les grandes priorités s'y rejoignent quand les intérêts suprêmes s'imposent.

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Tag(s) : #- Edito par Yves Dupré, #-NERVOSITÉS, #- A LA UNE
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