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Il n'est par rare qu'une interprétation un peu trop rapide de données chiffrées aboutisse à des enseignements à prendre avec des pincettes. Ceux concernant la fibre sont de ceux-là.
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- DVSM, 18 mars 2025. Ils sont plus de 24 millions... Mais 24 millions de quoi...? Si l'on en reste aux infos vites lues, "en diagonale" dans certains quotidiens, il n'en faut pas davantage pour que ces plus de 24 millions de raccordements à la fibre soient attribués à des ménages. Comme l'Hexagone dénombre environ 40 millions de ces derniers, la conquête de la moitié des foyers par ce conducteur qui permet les plus hauts débits (et non la plus grande vitesse...) semble être une cause entendue, à défaut d'un objectif atteint. Cependant, l'ARCEP ne tombe nullement dans cette conclusion hâtive, puisque s'exprimant d'une manière parfaitement limpide en "locaux", raccordables, raccordés, et non raccordables. Plus qu'une nuance, car dans ces locaux, en tout 44,6 millions sur le territoire, figurent aussi les locaux d'entreprises, PME, commerces, artisanat, etc... Nous ne sommes plus dans les mêmes équilibres. Donc, fin 2024, 40,6 millions de locaux de ce parc étaient raccordables, 4 millions ne l'étant pas encore. Et des précisions encore plus claires suivent, énoncées par l'ARCEP. Ainsi, "Fin décembre 2024, plus de 8 abonnements sur 10 étaient à très haut débit, les 3/4 en fibre optique. Ce nombre d’abonnements internet en fibre optique a progressé de + 745 000 au quatrième trimestre 2024, contre un accroissement qui était de + 840 000 au quatrième trimestre 2023." Donc en repli. Et d'ajouter que "Malgré un ralentissement observé depuis trois ans, la croissance de ces abonnements reste soutenue. Leur nombre en fibre optique atteint ainsi 24,4 millions à fin décembre2024, ce qui représente 75 % du nombre total d’abonnements internet et 91 % du nombre d’abonnements à très haut débit." Une réelle progression quand même, et logique. Le tout est "coiffé" par cette ultime précision, 32,6% relèvent du haut et du très haut débit en France. Décryptage, les choses avancent donc, mais certainement pas à la vitesse souhaitée par des opérateurs qui ne dissimulent pas leur objectif de se débarrasser du cuivre. La résultante est qu'avant que ce but soit atteint, deux réseaux leurs restent à exploiter, une situation coûteuse. Il y aurait bien une solution, mais ces opérateurs y ont-ils songé...? Faire que la fibre soit moins chère, mais alors réellement et nettement moins chère, pour des abonnés qui s'estiment satisfaits avec leur ADSL ou VDSL2, et n'ont aucune raison de débourser un centime de plus pour des services strictement identiques, ni même pour payer de leur poche un raccordement (du genre tranchée jusqu'à un pavillon) qui ne leur apportera rien de plus sur leurs équipements connectés. Imaginez un chef de rang au restaurant proposant aux clients un surplus pour manger exactement le même tournedos Rossini, parce que le restaurateur souhaiterait utiliser en plein milieu de service des couverts qui lui seront plus rentables. À les faires courir vers le plus médiocre des kébabs...
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