- ROBOTS : cruelle rançon d'une utilité non démontrée. Performants, beaux, mais pour faire quoi ?

Promesse devenant rengaine, les robots pour tous brillent dans les grands événements, mais retournent dans le néant sitôt les projecteurs éteints. S'ils viennent un jour dans le quotidien de chacun, quelles tâches pourront-ils y accomplir...?

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- DVSM, 19 février 2025. Sans utilité, tout produit ou équipement perd sa raison d'être. Concernant les robots, le panorama actuel est sombre, et c'est dommage. Parce que dans un univers des biens techniques en quasi déroute, les consommateurs étant globalement équipés de tout ce qui leur faisait envie ou leur paraissait utile, les lignes se sont écroulées. Du téléviseur au smartphone, du lave-linge à l'automobile, ils ne reviennent vers les linéaires que pour renouveler ce qui commence à accuser les dégâts du temps qui passe. Et pourtant, cette robotique domestique en a fait couler, de l'encre, et en a nourri, des espoirs...!

Oublions les évocations littéraires ou cinématographies. Lesquelles étaient souvent fort effrayantes. Au point que, quand Sony, il y a largement plus de deux décennies, a dévoilé Aïbo, un petit toutou robot obéissant et attendrissant, l'image de l'être de synthèse a cessée d'être seulement monstrueuse. "Excellent, mais pour un marché de niche" ont commenté, non sans un humour facile, bien des observateurs. De fait, pour passer du rêve au concret (donc des présentations aux commandes fermes des acheteurs d'enseignes*) la démarche s'est révélée infinitésimale. "Niche si l'on veut" ont cependant et dans la foulée rétorqué très concrètement les industriels du jouet, lançant des petits chiens, répliques quelque peu inspirées du modèle nippon (photo), plus simples, mais pour les enfants, capables de regarder dans les yeux nounours et autres compagnons des premiers âges.

Depuis, la suite n'a cessé d'être prometteuse, mais justement, éternellement sans... suite. De la tonte du gazon à la surveillance des écoliers revenant seuls à la maison, des aides et informations aux chalands dans les magasins à des bestioles presque monstrueuses supposées effrayer des importuns douteux rencontrés dans des faubourgs glauques aux heures avancées de la nuit, le robot reste un peu comme les fantômes. Certains en ont vu, leur ont parlé... Le dernier CES à Las Vegas a même permis d'en voir dans des profils ayant activement titillé le syndrome classique du déjà vu. En réalité, la véritable cause de ce succès toujours différé tient dans un point on ne peut plus concret, l'absence d'utilité réelle. C'est ce qui a mis ou met dans des positions très périlleuses certains acteurs qui se sont lancés dans cette voie (comme la firme française Aldebaran -photo-), et ne rencontrent pas des débouchés commerciaux autres que d'estime. Plus que plonger dans la technique (les anglotêtuphonistes disent "technologies"), c'est d'abord dans la recherche et l'élaboration des fonctions réellement et massivement attendues qu'il faut bûcher. Lesquelles ne manquent pas...! Faute de cet impératif initial, le vrai marché du robot pour tous (hors industries) est d'avenir et le restera...

* La distribution conditionne aussi le succès ou l'échec de certains produits, notamment grâce aux classiques attitudes résumées par "on en proposera quand on nous en demandera" (résumé dissimulant souvent le "quand les autres en auront, ou en vendront").  

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