AUTOMOBILE : de volts piles à volt face, un monde sous tension balance entre gazole et électricité...

Les responsables dans l'industrie de l'automobile n'ont pas une vie professionnelle commode. Jamais il n'a été aussi difficile de savoir dans quel sens orienter les productions de demain. Electrique, Diesel, mais encore...

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- DVSM, 20 février 2025. Faudra-t-il un jour traduire en justice ceux qui ont peut-être à l'excès prôné l'électricité pour l'automobile...? Etrange hypothèse...? Quelle aurait été leur faute...? Celle notamment d'avoir élaboré des conditions propres à pousser vers la faute de gestion de nombreux managers... Dans le cas d'une défaillance d'entreprise, le responsable peut être sanctionné pour une mauvaise gestion. Il lui appartient alors de présenter sa défense, dans laquelle ne peut être exclue la nécessité d'avoir eu à suivre des directives s'avérant économiquement mortifères. À l'heure présente, plus d'un capitaine d'industrie aurait le droit de s'avouer désorienté. Comme celui d'un navire dont les instruments s'affolent, indiquant jour après jour des caps contradictoires. La très audacieuse perspective de ne devoir offrir à la vente que des véhicules électriques à l'échéance de 2035 vacille. On la perçoit non seulement comme probablement inatteignable mais, pire encore, pas forcément cohérente avec les soucis écologiques. L'électricité, par sa production, est peut-être moins protectrice de la planète que la simple et directe utilisation des ressources du sous-sol. Loin de chercher à trancher cette question, il faut reconnaître que le sens unique vers l'auto électrique provoque des effets particulièrement nocifs. Au point que des groupes en arrivent, comme Stellantis, à remettre au programme au moins une production de véhicules à moteurs Diesel, lesquels ont à la fois le meilleur palmarès en termes de réduction des inconvénients de la motorisation, et l'agrément d'un vaste public, prêt à faire durer ses automobiles le plus longtemps possible et/ou à adopter ceux qui préservent l'essentiel des usages auxquels ils sont habitués. Dans ce grand tohu-bohu, il n'échappe à personne que les ultra-convictions des tenants de la décarbonation entraînent des ensembles industriels dans une compétition inattendue, dans laquelle des occidentaux pourraient en arriver à disparaître. Sous l'offensive de concurrents forts sur une électricité produite par des centaines de centrales au charbon, si besoin... Nous en sommes là... Qui, de ce fait, se sent assez téméraire pour engager les grandes lignes d'une production sur la décennie à venir, sans trop savoir de quelles forces et orientations seront les vents ou tempêtes dans ce domaine où, faut-il le rappeler, un délai de 7 ans est admis pour la création d'un modèle...?*

* Concevoir une automobile ne se limite pas à créer une forme, définir une cible, cerner les grandes lignes techniques. Il faut concevoir et réaliser des prototypes, les tester longuement, sur leurs performances, leur fiabilité, tous les aspects sécuritaires. Il faut aussi concevoir les outils de production, (et souvent, l'espace où les installer), concevoir et réaliser les milliers de pièces détachées en coordination avec les sous-traitants, franchir toutes les étapes au cours desquelles se prennent les options marketing (une automobile doit plaire à la clientèle...) sur l'ensemble des marchés à laquelle elle est destinée... Etc... Dans les schémas courants, ce cheminement permettait des "chevauchements" entre générations. Un modèle en fin de vie pouvait par exemple, durant deux ou trois saisons, servir des banc d'essai à une partie du projet futur (Par exemple, la célèbre suspension de la DS de Citroën fut initialement adaptée, dans les années 50, au train arrière de la Traction 15 CV à moteur V6, le haut de gamme de l'époque. Le célèbre moteur Jaguar XK qui a animé le non moins prestigieux Type-E était déjà -outre la longue lignée de cette mécanique- celui qui propulsait le modèle XK-150, l'élégante Dauphine Renault fut équipé du moteur ayant propulsé la populaire 4CV...etc...). Dans le contexte de l'électricité, tout change, d'autant plus que les coûts actuels ne permettent nullement d'envisager une accessibilité financière adaptée à toutes les cibles de clientèles.

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