/image%2F1844442%2F20250216%2Fob_7ad938_aaf-presse-papier-kiosque.jpg)
Ce n'est plus un mystère, tout ce qui est "en ligne" bouleverse les habitudes. Des indications précises sur la diffusion de la presse que l'on imagine "papier" et gigantesque laissent apparaître des réalités...
---DVSM---
-
- DVSM, 16 février 2025. Quelques médias viennent de mettre un coup de projecteur sur la diffusion de ce qu'on appelle globalement les "journaux". Cette lumière fait suite à la publication par l'ACPM* des ses innombrables données récentes concernant les quotidiens, hebdomadaires, mensuels, dans un "décorticage" extrêmement fouillé, précis, et d'un intérêt qui ne se dément pas. Le secteur affiche un léger repli, de 1,6%, tolérable de nos jours. Toutefois, la foison d'informations que constituent ces données rend assez difficile l'émergence de repères simples, pour le plus grand nombre. Il ressort cependant que dans l'Hexagone, pas moins de 2,6 milliards d'exemplaires ont été acquis en 2024 par nos concitoyens. Énorme, pourrait-on penser, mais en réalité, 2,6 milliards d'exemplaires, est-ce peu ou beaucoup...? Osons quelques raccourcis qui permettent de mieux cerner les proportions. Ainsi, chaque jour, et dans les environ 95 départements français, il se diffuse donc environ 71.000 exemplaires. Ce qui peut encore paraître assez colossal, mais redevient plus proche d'une réalité qui provoque une évolution plus nuancée du "ressenti", puisque l'on constate, par une simple opération arithmétique, que chaque ressortissant de chez nous n'acquiert finalement que 38 "journaux" par an. Moins d'un par semaine. Ce qui intègre quotidiens, hebdomadaires, mensuels, régionaux, nationaux, généralistes, spécialisés... Des données fort théoriques, puisque les 67 millions d'individus que compte la population sont, par exemple, faits de jeunes et d'enfants (les fameux moins de 15 ans omniprésents dans les sondages), qui n'achètent pas autant, voire pas du tout de journaux (mais sont très assidus à tout ce qui se diffuse en ligne), et qu'en outre, une part de cette diffusion, pour toute le monde, est celle qui transite en ligne. Ce "en ligne" est à coup sûr ce qui a profondément changé, et change encore, les vecteurs dominants qui alimentent la presse, au sens large. Ce qui ne fait guère les affaire du secteur de l'imprimerie, qui a aussi "perdu" en grande partie ses travaux dans les périodes électorales, et ceux qui provenaient des catalogues et prospectus pour les boîtes aux lettres.
/image%2F1844442%2F20250216%2Fob_b074c0_aaf-info-journaux.jpg)
Avant l'explosion des communications via le Net et des ressources numériques, au moins deux pays se distinguaient particulièrement par des diffusions gigantesques de certains de leurs quotidiens, la Grande Bretagne et le Japon. Point commun à ces deux territoires.: ils figuraient parmi ceux disposant des transports en commun les plus développés, permettant à des millions de personnes de découvrir l'actualité au cours de leur trajet entre domicile et travail et retour. (Ce qui est plus compliqué quand des transports moins développés conduisent ces effectifs laborieux à aller au travail en voiture). Au Japon, il y a quelques décennies, un quotidien parvenait même à frôler 6 à 7 millions d'exemplaires en diffusion quotidienne, soit pas loin de 2 milliards annuellement. On est aujourd'hui loin de ces Himalaya de la presse écrite qui, dans cet Empire du Soleil levant, avaient déjà quelque peu "décroché" du fait de l'arrivée dans les métros et chemins de fer locaux d'écrans diffusant en continu l'actualité du jour. Il ne faut pas hésiter sur le vocabulaire. La presse sur papier (l'adjectif "écrite" ne suffit plus, puisque l'écrit en ligne est devenu omniprésent) vit la fin de "toute une époque", partagée entre résistance et plongeon dans un futur mal décrypté, mais inéluctablement différent.
* Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias.
/image%2F1844442%2F20241119%2Fob_6711e3_aaf-abase-0-annonces.jpg)