Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le microsillon et son successeur le CD ont permis durant près de 7 décennies de nourrir l'industrie du disque et des spectacles musicaux. Le passage au numérique et la pandémie s'opposant aux grands rassemblements pourraient avoir tourné la page sur une autre "belle époque"...

- DVSM, 25 mai 2012. Le disque microsillon, modernement rebaptisé vinyle, a pris le relais du disque 78 tours dans les années 1950. S'il a pu servir de point de départ à une spectaculaire ascension de l'industrie phonographique, c'est aussi parce que la radio, se transistorisant (légèreté, mobilité), a démultiplié dès cette époque les moyens de promotion des succès, l'ensemble créant un appel pour des concerts de plus en plus grands. L'électrophone a été un catalyseur supplémentaire, marche-pied parfait pour les balbutiements de la haute fidélité, chronologiquement le premier des loisirs offerts par l'électronique grand public. Avant que ne surgisse le disque compact (fin 82-début 83), est arrivée la cassette (1963), qu'il serait injuste d'oublier. Moins puissante que le disque pour l'édition (mais non négligeable malgré tout), elle a en revanche dès les années 70 propulsé l'écoute musicale dans l'automobile (écoute quasi acrobatique pour le microsillon) et vers la mobilité individuelle à l'aide des baladeurs. Les succès des hits-parades ont eux-mêmes fait la courte échelle à des centaines de spectacles. En France, au cœur de la capitale, les "modestes" 2000 places de l'Olympia, sans perdre leur intérêt, se sont vite révélées un peu trop exiguës. Le Palais des Sports de Paris (environ 5000 fauteuils) puis les stades (Parc des Princes, 40 à 50.000 places,  Stade de France, 80.000 places) auront été les versions à la française des immenses rassemblements organisés un peu partout dans le monde, de Central Park à New-York à Hyde Parc à Londres.

Mieux qu'une mécanique bien huilée, cette véritable usine à recettes alimentant les deux facettes, scène et supports, a servi dans l'ensemble du monde occidental de carburant à un métier bénéficiant également d'une vague démographique jeune et montante. Et puis, patatras... Voilà que cette vague montante est désormais sur une pente vieillissante. Ses rangs s'éclaircissent et les effectifs qui lui succèdent sont nettement moins nombreux. Un malheur n'arrivant jamais seul, le passage au son numérique a sérieusement assommé le marché du disque, et avec lui toutes les ressources promotionnelles qui en accompagnaient le marketing. Certains professionnels, à la vue un peu courte, avaient pris la mouche contre la copie privée, ne voyant le mal que par l'érosion des droits (ce qui n'était pas faux) sans s'auto avertir sur la suite de leur mésaventure. L'avaient-ils seulement pressentie...? 

Et voilà que soudain, un pépin inattendu s'est glissé dans ce feuilleton. Avec notre ennemi à tous, sa majesté le coronavirus, les seuls grands rassemblements permis sont ceux des vaccinodromes. (Ne pourrait-on y diffuser de la musique...?) Seules sont bâties quelques tentatives avec des masques, des jauges rigoureuses, des distanciations conséquentes, et des tests à l'entrée qui ne ressemblent en rien à l'idée que l'on se fait d'une belle soirée musicale. L'interruption subie est déjà relativement longue, et rien ne permet d'envisager à court terme l'organisation de véritables nouveaux grands spectacles, réunissant 30, 40, 50.000 spectateurs, comme cela a pu se voir jadis. L'été est à notre porte, les délais nécessaires pour des mises en place sont déjà insuffisants pour l'année 2021. Au mieux, on reverra tout ça dans un an. Le tout créant un climat dans lequel le retour de ce qui fut vécu lors des 60 à 70 ans est fortement compromis. La musique, le spectacle, tout cela survivra, mais autrement. Probablement. D'autant plus que les véritables acteurs (chanteurs et musiciens) de cette fabuleuse génération qui sont encore de ce monde ont pour la plupart très largement dépassé l'âge de la retraite.  Que des nostalgies naissent de cette réalité n'a rien d'étonnant.

-- RETROUVER ICI LES PRINCIPAUX CHIFFRES DU MARCHE EN 2020 -- 

 

 

A propos : le blog DVSM, Distribution, Ventes & Services Magazine™ est le plus ancien outil d'information dédié exclusivement aux professionnels de la distribution des équipements et des services de loisirs électroniques et numériques. Fondé en 1979 sous le titre "Vente", et ayant adopté le nouveau titre DVSM à l'occasion de l'an 2000 (auparavant, Vente Electronique, Vente Informatique, etc.). Actualité, analyses, documents s'y retrouvent sous la forme de ce blog sans publicité. Réagir, nous contacter : dvsm.edition@orange.fr . 

Tag(s) : #- A LA UNE, #- DEMANDE RÉFLEXION !
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :